Dans un communiqué rendu public le 27 mai dernier, les autorités de la transition au Mali ont réagi aux sanctions américaines contre deux militaires, dénonçant une décision «sans fondement et injuste» qui «porte atteinte à la présomption d’innocence des deux officiers et jettent le discrédit sur l’ensemble de l’institution militaire».
Le 25 mai dernier, le Trésor américain avait imposé des sanctions contre deux officiers de l’Armée malienne à savoir le Colonel Moustapha Sangaré, du 33ème régiment des commandos parachutistes (RCP) et le Major Lassine Togola, PDG des aéroports du Mali pour leur « implication » dans des violations des droits humains au moment du massacre de Moura, à la fin du mois de mars 2022.
Réagissant à ces accusations, le Colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du Gouvernement malien a exprimé sa «stupéfaction» face à la décision «unilatérale» du gouvernement américain faisant suite au rapport de l’ONU sur les évènement de Moura « sans attendre la conclusion des enquêtes judiciaires menées par les autorités maliennes ».
Selon les autorités ce «rapport est biaisé tant sur l’approche que son contenu». Elles annoncent l’ouverture d’une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits pour actes criminels.
Les autorités de transition nient également avoir permis un transfert d’armes en Ukraine via le Mali. Pour Bamako ce sont des «fausses accusations» portées à son encontre.
Pour le pouvoir malien, ces actions de Washington «impactent négativement la coopération bilatérale». Ainsi, les autorités ont rejeté « avec force l’instrumentalisation et la politisation des droits de l’Homme pour des visées géopolitiques», dénonçant la politique du «deux poids deux mesures» des Etats-Unis.
La France en a également pris pour son grade dans ce communiqué dans lequel le gouvernement malien l’accuse de « promouvoir le terrorisme au Sahel ».
MD/ac/APA