Au moins vingt personnes, voire une quarantaine, selon différents bilans, ont péri lundi dans l’attaque de deux villages dogons dans le centre du Mali,selon des sources judiciaires et militaires et des élus locaux.
Les villages de Gangafani et de Yoro, près de la frontière avec le Burkina Faso, ont été touchés lundi par des attaques, a annoncé le procureur du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme, Boubacar Sidiki Samaké, évoquant un « bilan provisoire de 14 morts ». Il a néanmoins appelé à la prudence, « pour éviter la polémique regrettable autour du bilan de Sobane Da », faisant référence à l’attaque de ce village, le 9 juin, qui a fait 35 morts, dont 24 enfants, alors qu’un précédent bilan avait fait état d’au moins 95 morts et 19 disparus.
Une source militaire malienne a pour sa part cité un bilan de « 40 civils tués » lors de ces attaques « dans les villages de Yoro et de Gangafani », des estimations confirmées par des élus locaux sous le couvert de l’anonymat. « Nous avons compté une dizaine de corps » dans les deux villages, distants l’un de l’autre, a indiqué Goundjou Poudiougou, conseiller communal à Dinagourou. Les auteurs de ces attaques « sont des terroristes parce qu’ils ont tué et éventré certains corps et brûlé des greniers. En quittant ils scandaient Allah akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe), a-t-il déclaré.
Les violences, qui déchirent cette région depuis quatre ans, ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls, dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. Lors d’un déplacement à Sobane Da le 13 juin, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a récusé toute notion de « conflit interethnique » et promis la confiscation des armes illicites dans la région.
JA