À la suite de cet enlèvement, les ravisseurs, des jihadistes présumés, encerclent Farabougou, selon les responsables locaux.
Au moins cinq habitants d’un village du centre du Mali ont été tués par de présumés jihadistes qui assiègent leur localité, a appris l’AFP dimanche auprès de témoins et de responsables locaux.
Ces violences font suite à l’enlèvement mardi lors de la foire hebdomadaire du village de Farabougou, dans le secteur de Niono (centre), d’une vingtaine de personnes, dont neuf étaient retenues depuis.
À la suite de cet enlèvement, les ravisseurs, des jihadistes présumés, encerclent Farabougou, selon les responsables locaux. «Le village est coupé du pays par les terroristes qui ont bloqué toutes les voies d’accès», a déclaré le chef de village, Boukary Coulibaly. Des villageois qui tentaient d’y rentrer sont tombés dans une embuscade qui a fait cinq morts et une quinzaine de blessés, selon lui. Les assaillants ont «tué six personnes le vendredi», a précisé à l’AFP un élu de la localité sous couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité. Un habitant contacté par téléphone a confirmé que «six civils ont été tués par les jihadistes», et d’autres personnes «sont portées disparues».
Selon un élu d’une localité située à 15 km, «c’est une embuscade tendue par les jihadistes aux civils qui voulaient retourner dans leur village qui a causé la mort de six personnes et 22 autres ont été blessées». «Les villageois n’ont plus à manger.Ils ne peuvent pas sortir du village et personne ne peut entrer à cause de la présence des jihadistes qui contrôlent tout», a ajouté la même source. Au moment de l’embuscade, un autre groupe à bord de pick-ups et de motos «est allé enlever l’ensemble des troupeaux de Farabougou, plus de 3000 têtes de bovins et de petits ruminants», a affirmé un villageois, Youssoufa Coulibaly.
Interrogé par l’AFP, un responsable du ministère de la Sécurité a assuré que «les mesures sont prises pour débloquer rapidement la situation».
Le centre du Mali est pris dans un tourbillon de violences depuis l’apparition en 2015 dans cette région d’un groupe jihadiste mené par le prédicateur peul Amadou Koufa, qui a largement recruté au sein de sa communauté. Les affrontements se sont multipliés depuis entre les Peuls, majoritairement éleveurs, et les ethnies bambara et dogon pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense» notamment en s’appuyant sur les chasseurs traditionnels «dozos».
Source: lefigaro