Kati a l’habitude des bruits de bottes et des sifflements de balles. Mais, jusqu’ici, ils provenaient toujours de militaires frondeurs. Le 22 juillet, pour la première fois, ils sont venus de jihadistes. À l’aube, c’est sous les détonations de leurs obus que cette ville garnison devenue le fief de la junte d’Assimi Goïta s’est réveillée.
Après plusieurs heures de confusion, un communiqué de l’état-major des armées est venu le confirmer : « Les Forces armées maliennes ont vigoureusement repoussé une attaque terroriste contre la caserne de Kati », écrit l’EMA qui, pour la première fois, désigne expressément la katiba Macina, la filiale, active au centre du pays, du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lui-même branche locale d’al-Qaïda.
Le lendemain, le GSIM s’est exprimé à son tour, pour revendiquer l’attaque. « Une brigade de moudjahidine a mené une opération bénie contre l’armée malienne, injuste tueuse d’innocents, à l’endroit le plus notoire de la capitale, Bamako, près du siège du président et du ministère de la Défense », indique son communiqué.