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Mali: après trois semaines de grève, la difficile situation des hôpitaux publics

Depuis un peu plus de trois semaines maintenant, le personnel des hôpitaux publics et des centres de santé de références est en grève. Un service minimum est certes assuré mais le dispositif est saturé comme l’a constaté notre correspondant à l’hôpital Gabriel Touré de Bamako.

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Au service de pédiatrie de l’hôpital Gabriel Touré, malgré un service minimum la grève est durement ressentie. « Vraiment c’est difficile. Il n’y a pas de docteurs pour travailler ici. Combien de jours on est là ? Et on ne travaille pas ici », témoigne un homme.
A côté un couple, un bébé malade qui dort : « Nous avons une fille ici qui est malade. Ça fait des jours maintenant que les médecins ne font pas leur travail. Il y a beaucoup de malades ici dont on ne s’occupe pas bien ».

Dans les autres services du même hôpital, c’est le même constat. Pour tirer sur la sonnette d’alarme deux associations maliennes « Trop c’est trop » et « Y’en a marre » ont organisé ce samedi 1er avril un sit-in.

Emmitouflé dans le drapeau national un porte-parole des manifestants explique le pourquoi du rassemblement. « Nous on demande au gouvernement de s’occuper de la grève parce qu’actuellement on a constaté que depuis lundi ils ont commencé la conférence d’entente nationale. On ne peut pas s’entendre sur quelque chose, alors que le peuple souffre. Donc si on ne cherche pas une solution à ça, ça ne vaut pas le coup d’aller faire une conférence d’entente nationale ».

Les cas de décès liés à la grève ont été annoncés par d’autres manifestants, mais l’information a été démentie par le ministère malien de la Santé.

Pourquoi cette grève ? Les explications de Djimmé Kanté, porte-parole des grévistes de l’hôpital Gabriel Touré de Bamako.

« Ce que nous demandons ce n’est pas la mer à boire. L’Etat a suffisamment de moyens pour faire face à nos doléances. C’est en connaissance de cause que nous avons demandé une augmentation substantielle des primes de garde, des primes de fonction et d’autres primes.

Ici les conditions de travail sont vraiment déplorables. Lorsque vous arrivez chez nous, à l’hôpital Gabriel Touré, facilement on vous dit : il n’y a pas de gants, allez acheter vos gants vous-mêmes. Parce qu’il n’y a pas suffisamment de gants pour les médecins. Et souvent les médecins sont très exposés par rapport à ça.
Egalement, vous partez au laboratoire pour un simple prélèvement, on vous demande d’aller chercher une seringue, ce qui est tout à fait anormal. Le strict minimum, les médicaments essentiels… Le labo est pratiquement vide.

Et puis les analyses ne sont pas du tout fiables du fait que certains réactifs sont vendus n’importe comment et les équipements sont souvent achetés vraiment dans des conditions très douteuses. Donc c’est un vrai problème.

Nous grèvons aussi pour ça parce que lorsque nous demandons l’amélioration du plateau technique, lorsque nous demandons le recrutement de personnels qualifiés, je pense que c’est justement pour pallier à des insuffisances de ce genre ».

Source: RFI

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