Le cavalier blanc « protecteur » de la cité de Bouctou est enfin de retour. Après des centaines d’année de captivité et quelques années après sa destruction par les pro-djihadistes, Alfarouck le cavalier des nuits étoilées serait de retour pour veiller sur la citée martyre de Tombouctou.
Impossible de ne pas remarquer le nouveau monument Alfarouck qui surplombe la ville de Tombouctou sur la Place de l’indépendance. Haut de plus de cinq mètres et harnaché à un cerceau qui lui sert de support, le nouveau monument offre un nouveau visage à la place.
Dans le temps, Alfarouck protégeait la ville et ses habitants. Pendant les nuits, le cavalier faisait le tour de la ville à des heures tardives pour la sécuriser, empêcher les vagabonds de s’y introduire mais aussi faire rentrer à la maison les imprudents que le sommeil aurait emporté dans les rues ou sur les dunes. Alfarouck est par excellence, pour le Tombouctien lambda, le génie protecteur de la ville.
On se rappelle que suite à une dispute avec l’Imam de Sankoré, Alkadi Aïba, Alfarouck, le génie protecteur de la Tombouctou avait été condamné à l’emprisonnement. Depuis fort longtemps, il serait en train de purger sa peine dans les profondeurs des eaux de Djenné, même si son monument existait à Tombouctou pour rappeler son existence aux populations. Suite à sa destruction, en 2012 par les pro-djihadistes d’Ansareddine, l’UNESCO avait lancé un appel d’offres pour le réhabiliter.
Après les spéculations des uns et des autres sur les réseaux sociaux, nostalgiques de leur cheval « protecteur », ce dernier est finalement là, bien fixé sur son perchoir. Seulement, l’homme étant un éternel insatisfait, il a toujours à redire. On n’a pas manqué de commentaires. « Alfarouck est arrivé avec un pied cassé. De qui se cache Alfarouck? Notre nouveau Alfarouck est hybride on dirait.
Sa tête ressemble plutôt à celle d’un chameau » ou encore « On dirait que le nouvel Alfarouck sait voler ». « Qu’à cela ne tienne, Alfarouck est bien là quand-même, après toutes les spéculations et les commentaires, qui vont toujours bon train. Mais ce que les gens ne se demandent pas, c’est : si le vrai Alfarouck était finalement de retour, n’est-ce pas une bonne chose pour nous ? », s’interroge Oumar Cissé, un commerçant au regard plein d’espoir sur une ville qui a tant souffert. Le visage d’Alfarouck a certes changé, mais l’histoire non.
Ce qui est toujours retenu, c’est que le cheval protège la ville, qu’il chérissait tant. Certainement, pour les Tombouctiens, c’est le sens de la chose qui compte et l’importance qu’on lui accorde. Enfin le retour d’Alfarouck pour le retour définitif de la paix.
Nordsud journal