Au Mali, une importante opération militaire est toujours en cours dans une vaste région au nord de Tombouctou. Au moins 19 jihadistes ont été tués lors d’affrontements durant les derniers jours. Si toutes les parties, le Mali, la France et la Minusma s’accordent sur les objectifs militaires, cette offensive menée dans le secret par l’armée française exaspère les autorités de Bamako.
Pour le pouvoir malien, c’est visiblement l’opération de trop. Depuis ce week-end, une centaine de véhicules et des hélicoptères français sont engagés au nord de Tombouctou. Objectif : traquer des éléments d’Aqmi.
« Il est temps que les Français travaillent avec nous »
Mais une fois de plus dans ce que Paris appelle « la lutte contre le terrorisme », le pouvoir malien n’a pas été prévenu de cette offensive. « Ni de son organisation, ni de son déroulement », affirme un cadre de l’armée du Mali. « Il est temps que l’armée française travaille avec nos forces, ajoute une source gouvernementale à Bamako. Nous avons reçu des informations après les combats contre les jihadistes, ce n’est plus possible ».
Pas de commentaires
Lorsque l’on questionne ce contact sur le fait que les Français travaillent peut-être en solo par crainte de fuites au sein de l’armée malienne, l’idée est réfutée : « Les temps ont changé, nos hommes sont désormais aptes à participer à ce type d’actions ». Enervement de Bamako donc et grand silence coté français, ni l’Elysée, ni le ministère de la Défense n’ont souhaité commenter ces informations. Quant à l’opération en cours au nord de Tombouctou, l’état-major à Paris refuse même d’en donner le nom.