La réunification du Mali peut se faire, mais elle prendra encore du temps, après la grave crise que le pays a connue ces 4 dernières années. Malgré la signature de l’Accord de paix et de réconciliation nationale, qui consacre l’intégrité territoriale, la forme laïque de la République, il est toujours ancré dans la tête de certaines populations que la fantomatique République de l’Azawad peut exister encore sur terre.

C’est le cas dans la Commune rurale de Talataye, dans le cercle d’Ansongo. Le premier tour de l’élection législative partielle dans ce cercle a permis de le révéler. En effet, selon l’honorable Abdoul Malick Diallo, député URD élu à Ansongo, il n’y a pas eu de vote dans la Commune de Talataye pour la législative partielle du dimanche dernier.

Quand les agents électoraux y sont arrivés le samedi, ils ont trouvé des femmes et des enfants mobilisés, qui leur ont dit de retourner parce que Talataye ne fait pas partie du Mali, mais de l’Azawad. Malgré tous les efforts de sensibilisation pour leur faire comprendre la donne, rien à faire. « Ici, ce n’est pas le Mali, c’est l’Azawad ».

Face à la détermination de leurs interlocuteurs, les agents électoraux ont été obligés de rebrousser chemin. Ce qui fait que sur les 7 communes que compte le cercle, l’élection n’a pu se tenir que dans 6.

A l’URD, on est réconforté par ce cas de Talataye puisque le parti a toujours clamé l’impossibilité de la tenue des élections communales et régionales au Nord du Mali par le fait de l’insécurité quand le gouvernement s’entêtait à vouloir le faire. « Comment un gouvernement qui est incapable de sécuriser une élection partielle dans une commune, peut-il sécuriser le vote de 6 millions de Maliens ? », s’interroge Me Demba Traoré, secrétaire à la communication de l’URD.

La rédaction