CHOGUEL A MÉRITÉ DE LA PATRIE
Par un décret daté de ce mercredi, le président de la Transition, le général Assimi Goïta, a mis fin aux fonctions du Premier ministre Choguel Maïga. J’aurais souhaité que mon ami Choguel quitte son poste dans de meilleures circonstances mais Allah, Tout-puissant, en a décidé autrement.
En vérité, cette révocation ne me surprend guère car depuis quelque temps, le divorce était réel entre Choguel et son chef. Je vous fais grâce des détails…
Je retiens que Choguel est venu à la Primature au moment où nul ne l’y attendait. À l’exception notable d’IBK, qui a fait 6 ans au poste, nul n’a tenu les rênes du gouvernement plus longtemps que lui. On peut, à juste cause, le qualifier de Premier ministre révolutionnaire puisqu’il est le père de la “rectification” de la Transition qui a conduit le Mali à se départir de la tutelle des puissances occidentales et à prendre son destin en mains. En somme, Choguel a mérité de la Patrie.
J’entends souvent dire que cet homme est clivant. Il s’agit là, en fait, d’une fausse querelle pour trois raisons :
– un homme clivant n’aurait pas pu conduire à la victoire un mouvement aussi hétéroclite que le M5-RFP;
– Choguel n’a jamais eu la réalité du pouvoir et ne pouvait, par conséquent, le partager comme beaucoup l’auraient voulu;
– de toute la classe politique, il est le seul à revendiquer l’héritage du général Moussa Traoré, l’ennemi juré du Mouvement démocratique de 1991 dont sont issus la plupart des leaders politiques actuels.
Je suggère au président Goïta de profiter du départ de Choguel pour élargir la base politico-sociale du pouvoir afin de réaliser l’Union sacrée dont j’ai toujours rêvé. Et à mon ami Choguel, je conseille désormais le silence et la patience. Dans l’intérêt supérieur de la Nation.
