Juste à la fin de la cérémonie officielle de l’investiture du président Ibrahim Boubakar Kéita, nous avons tendu notre micro au président du Haut Conseil Islamique du Mali, El hadj Mahmoud Dicko, pour recueillir ses impressions sur l’événement, la crise que notre pays a traversée et la cabale dont il fut l’objet un moment. Lisez plutôt.
Le Tjikan : M. le Président du Haut Conseil Islamique du Mali, la cérémonie de ce matin consacre-t-elle la réalisation de vos bénédictions les plus chères ?
Mahmoud Dicko :
Absolument, aujourd’hui je pense réellement que pas mes bénédictions seulement, mais celles de tout le peuple malien, viennent d’être exaucées. Vue l’étendue de la crise dans laquelle le Mali était plongé, et assister à la cérémonie qui consacre l’élection d’un président démocratiquement élu, je crois que c’est un miracle. Cela doit encore nous appeler à adorer Dieu, à croire en lui. Seul Dieu peut offrir un tel bonheur après une longue période de crise.
Quels souvenirs gardez-vous de cette traversée difficile qui n’a pas été de tout repos pour votre institution et vous personnellement ?
MD : Souvenirs ?, un grand souvenir, il y’a souvent des amertumes, mais vous savez, ce sont les épreuves qui grandissent les hommes. Je pense que le Mali a traversé une épreuve qui a permis à chacun de mesurer les efforts qu’il faut encore fournir pour notre pays. Mais ce que je garde comme bon souvenir, est que malgré toute cette épreuve, malgré cette crise, les Maliens sont restés soudés. Nous n’avons jamais acceptés d’aller vers l’irréparable, je crois que c’est ce qui a été la force du Mali. L’Etat était tombé, les institutions n’existaient presque plus, mais le peuple malien a demeuré, nous avons résisté. La communauté internationale est venue nous tendre la main, mais elle nous a trouvé debout. Ça vraiment, c’est quelque chose que chaque fois que j’y pense, je remercie encore le bon Dieu. Je demande à ce que les valeurs qui ont permis à notre peuple de resté souder soient encrées dans notre vie quotidienne.
Pourtant dans la gestion de cette crise votre démarche n’a été comprise par de nombreuses personnes, de nos jours pardonnez vous à vos détracteurs ?
MD : Mes détracteurs (rire), bien sûre que oui je les pardonne. Et je pardonne à tout le monde, cela fait partie de la logique des choses. Vous savez, je suis un adepte de celui qui avait toujours contre lui, le plus grand nombre de détracteurs dans ce monde. Il s’agit du prophète Mohamad (PSL). Celui-ci à pardonner à tout le monde et dans toutes les circonstances. Donc, je ne peux pas être à l’école de ce grand prophète et ne pas pardonner aux autres. Et je demande à Dieu de nous pardonner tous.
Propos recueillis par Moustapha Diawara
Source: Tjikan