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Mahamadou Diallo : « Le plus grave serait que l’aéroport soit déclaré à risque »

Environ 15% du site aéroportuaire est illicitement occupé, selon les autorités. Depuis quelques mois, la mobilisation s’accentue pour mettre fin à ces occupations. Le Coordinateur de la commission de surveillance du domaine aéroportuaire, Mahamadou Diallo, fait le point et évoque les mesures prises pour mettre fin au phénomène.

 

Où en est-on des occupations illicites ?

On peut dire que c’est stoppé, grâce à l’intervention du Premier ministre et des  ministres du  Transport et de l’Urbanisme. Une équipe pluridisciplinaire a été mise en place et est chargée de faire un point exhaustif des occupations. La commission est constituée des représentants du ministère de l’Urbanisme, des forces de sécurité, d’Aéroports du Mali et des Domaines.

Quelles sont les conséquences de ces occupations ?

Il y a tout d’abord les conséquences liées à l’exploitation de l’aviation. Il y a les impacts liés à la prolifération des animaux nuisibles que sont les oiseaux (NDRL : en raison des cultures faites dans l’espace), ainsi que les obstacles que peuvent constituer les installations et les interférences qu’elles peuvent causer avec les appareils de transmission.

Il y a aussi toutes les nuisances liées aux fumées notamment, parce que des pneus sont régulièrement brûlés dans l’espace pour récupérer la ferraille. Même les plastiques qui s’échappent des nombreux déchets peuvent être aspirés par les avions à l’atterrissage.

Sur le plan sécuritaire, il y a tous les risques liés à la présence de populations lorsque les avions volent à basse altitude. Il s’agit des risques sur les habitations qui existent dans la zone (risque de percuter des obstacles, déversement de kérosène, avion en détresse, …). Le moindre mal étant les bruits et autres gaz d’échappement.

L’Aéroport International Modibo Keïta Sénou a été certifié. En quoi consiste cette certification ?

La certification est une exigence de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale). Dans le cas du Mali, l’ANAC (Agence nationale de l’aviation civile) est son correspondant. Dans la certification, il y a des étapes qui sont transcrites dans des lois à travers des règlements aéronautiques nationaux. C’est le gestionnaire d’aéroport qui demande à l’ANAC de le certifier. L’ANAC vérifie alors un certain nombre d’éléments. Il y a une partie infrastructures et une partie procédures. Les infrastructures doivent être conformes aux normes internationales, parmi lesquelles les pistes, les bretelles, les autres voies de circulation, les parkings avion, les balisages, … des éléments vérifiés conformément aux normes. Concernant les procédures, il en existe 17 et elles sont évaluées elles aussi. Lorsqu’elles sont conformes, l’ANAC délivre le certificat. L’obtention de ce certificat rassure donc les clients que sont les compagnies.

Comment conserver la certification ?

Une fois le certificat délivré, il faut mettre en place le SGS (Système de gestion de la sécurité), qui va permettre à ce que le niveau atteint soit maintenu. Ce qui signifie que le système doit être régulièrement diagnostiqué pour détecter les risques et prendre les mesures afin ces risques soient éliminés ou réduits à des niveaux acceptables. Régulièrement, l’ANAC vérifie l’état d’exploitation de l’aéroport et si elle trouve que le niveau s’est dégradé, elle retire le certificat. Le plus grave serait que l’aéroport soit déclaré à risque.

Quelles sont les mesures à court et long terme pour mettre fin aux occupations illicites ?

Il s’agit en fait de respecter les textes. Parce que toute la documentation existe pour maîtriser les occupations. Le domaine a été délimité et il existe des règles qui définissent quelles sont les activités qui doivent être entreprises dessus. Des activités en fait compatibles avec l’exploitation de l’aviation. Il faut juste prendre les dispositions pour faire respecter ces règles.

Quels  sont les enjeux liés à la mise en valeur du site ?

C’est l’augmentation des ressources et des activités. Cela va permettre de développer les activités extra aéroportuaires et de créer un centre de vie autour de l’aéroport. Le défi, c’est de trouver les financements. Compte tenu du contexte, il faut pouvoir mobiliser le financement local pour faire des investissements.

Journal du mali

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