L’Azawad est née sur les cendres de l’orgueil malien. Lorsqu’il y a maintenant trois ans nous recommandions à la nation malienne de rester soudée face à un ennemi venu de Libye, en collusion avec des enfants rebelles de notre pays, une certaine classe politique plutôt que d’appeler à l’union sacrée requise en temps de guerre, a par ambition personnelle préféré ébranler l’esprit du peuple, quitte à détruire notre démocratie et les fondements du développement du Mali.

S’en est suivi le coup d’État le moins intelligent de l’histoire avec des soldats se retournant contre leur patrie, plutôt que d’affronter l’ennemi. Destituant un Président ayant préféré négliger sa sécurité en envoyant sa garde personnelle, là où eux refusaient d’aller combattre.

S’en est suivi l’abandon des trois régions du nord aux mains des jihadistes et des terroristes. S’en est suivi l’anarchie, la désolation et le ridicule. Renforçant une rébellion qui serait autrement maitrisée.

Le plus grand reproche fait à la démocratie de 1992-2012, qui a été le manque de fermeté lors des Accords d’Alger de 2006 parait dérisoire au regard des concessions faites maintenant. Pourtant, les groupes rebelles se payent même le luxe de réfléchir encore pendant que l’ État Malien a déjà paraphé son document de réédition.

Bientôt, ceux qui se disaient patriotes se verront arrêter au bord de la route pour laisser passer le véhicule d’un « ex-rebelle » devenu ministre de la République. L’Azawad a Gagné !

Entretemps, les habitants de Gao qui ont fièrement défendu le drapeau du Mali, sont devenus azawadien malgré eux. Car l’Azawad a Gagné !

Kéniéba, Sadiola, Loulo ont toujours partagé leurs ressources en or avec le reste du Mali. Sikasso et Ségou ont toujours partagé leurs céréales et leur eau avec le reste du pays car les ressources appartiennent à la nation dans son ensemble.

Une armée Républicaine avec des quotas par ethnie ? C’est le retour vers un tribalisme que le Mali avait su vaincre et un recul de la démocratie.
Encore que tout cela reste secondaire au regard du futur. Car à n’en pas douter cette autonomie qui ne dit pas son nom comporte en elle les germes d’une séparation programmée.

Pourtant, l’histoire est une roue qui tourne et ni les victoires ni les défaites ne sont jamais définitives tant que notre peuple vivra. Et les peuples qui savent tirer enseignement de leurs malheurs ont l’avenir pour corriger. Et Inch Allahou, un jour viendra aussi, où nous Malien érigerons un monument à la mémoire des morts d’Aguelhoc. Dieu veille.

Madani Tall

Source: Autre presse