A Madagascar, les députés des partis d’opposition sont inquiets à la veille de l’adoption des lois électorales. Ce lundi 19 dans l’après-midi, ils ont tenu une conférence de presse à leur sortie de l’Assemblée nationale. Ils craignent que ces lois soient adoptées sans qu’aucun de leur amendement ne soit pris en compte.
Ces lois sont cruciales puisqu’elles encadreront les prochaines élections et notamment l’élection présidentielle qui doit se tenir à la fin de l’année. Députés du TIM, le parti de l’ancien chef de l’Etat Marc Ravalomanana, du Mapar de l’ex-président de la Transition Andry Rajoelina et indépendants ont parlé d’une même voix. D’après eux, de nombreux articles des avant-projets de lois électorales ne sont pas conformes à la Constitution. « Par exemple, le délai de campagne électorale dans l’ancienne loi est de 30 jours au second tour comme au premier tour. Mais là on l’a changé en 7 jours, pour le second tour. On ne peut pas accepter ça, parce que c’est impossible de faire campagne en une semaine », explique Arnaud Tody, député indépendant affilié au Mapar. En travaux de commission la semaine dernière, les députés ont donc déposé des amendements. Mais ils craignent que ceux-ci ne soient pas pris en compte, c’est-à-dire que les lois sont adoptées telles quelles sans modification par rapport aux textes déposés par le gouvernement. « Nous sommes informés qu’il y a des tractations, qu’il y a des consignes, mais surtout qu’il est question de mallettes d’argent pour faire passer ces lois sans amendements. Ces lois nous mèneront directement vers une nouvelle crise électorale. Donc nous alertons tout le monde pour qu’on sache ce qui se passe en ce moment à l’Assemblée nationale. Nous appelons nos collègues à voter en toute âme et conscience, mais pas pour d’autres intérêts », prévient Hanitra Razafimanantsoa, vice-présidente de l’Assemblée nationale et députée du parti TIM. Ces lois électorales doivent être votées ce mardi 20 mars en séance plénière.
RFI