A Madagascar, le président du Sénat démissionne. Honoré Rakotomanana a pris la décision de se retirer de la présidence du Sénat, ce mardi 31 octobre en fin de matinée. C’est l’ancien ministre de l’Agriculture Rivo Rakotovao, nommé sénateur par le président de la République il y a deux semaines, qui a été élu dans la foulée à la tête de la chambre haute. Une démission pressentie depuis plusieurs jours déjà.
Honoré Rakotomanana ne s’est pas étendu sur les raisons de son retrait. Il a affirmé que sa décision avait été prise « après mûre réflexion et pour préserver la solidarité et l’intérêt supérieur de la nation ».
Mais en fait, la démission d’Honoré Rakotomanana était pressentie par de nombreux observateurs depuis la nomination au poste de sénateur de l’ancien ministre de l’Agriculture par le président de la République. Un pressentiment confirmé aujourd’hui.
L’élection de l’ancien ministre était gagnée d’avance puisque Rivo Rakotovao était le seul candidat au poste de président du Sénat, mais aussi parce que le parti au pouvoir, le HVM, dispose d’une majorité écrasante à la Chambre haute. Le nouveau président du Sénat a d’ailleurs obtenu 52 voix sur 55. Honoré Rakotomanana, lui, est affilié à un autre parti. Pour ses partisans, il aurait été poussé vers la sortie par les sénateurs HVM.
L’opposition dénonce d’ailleurs un calcul politique du président de la République en vue de l’élection présidentielle. Rivo Rakotovao a occupé deux ministères avant d’être parachuté au poste de sénateur. Il est surtout le président du parti au pouvoir. Il fait partie de la garde rapprochée du président de la République.
Ce qu’il faut savoir, c’est que d’après la Constitution, c’est le président du Sénat qui remplace le président de la République en cas de vacances du pouvoir. La Constitution dit aussi que le chef de l’Etat doit démissionner de son poste, s’il se présente à l’élection présidentielle, 60 jours avant la date du scrutin.
Ce qu’expliquent les sénateurs d’opposition, c’est qu’à quelques mois de l’élection présidentielle de 2018, Hery Rajaonarimampianina a tout intérêt à placer un de ses proches à la tête de la Chambre haute.
Source: RFI