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Lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles : Hêra Fondation de Me Nadia en première ligne !

« Depuis 2019, Hêra Fondation œuvre à assurer une assistance juridique et judiciaire à toutes les femmes victimes de violence au Mali. A ce jour, près de 200 femmes sont continuellement assistées et plus de 60 enfants ont bénéficiés de parrainage scolaire et près de 350 autres ont reçus des Kits scolaires grâce au projet Khalifa ». C’est là des efforts de Me Tall Nadia Biouélé et ses collaborateurs en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.

 

La présidente de Hêra Fondation, Me Talll Nadia Bouélé, a donné ces détails le 09 Décembre 2021 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB), lors de la cérémonie d’ouverture de la 3e Conférence Active-Dôkera de Hêra Fondation, sous le thème: « La lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles au Mali, mythe ou méalité ? ». C’était en présence de Mamoudou Kassogué, ministre de la Justice, Garde des Sceaux.

C’est une cérémonie à la hauteur des défis à relever pour asseoir une vraie lutte contre les violences basées sur le genre (VBG). Ainsi, des défenseurs de Droits de l’Homme ; des organisations de défense de la femme et de la fille, ainsi que des acteurs juridiques ont été tous mobilisés par Hêra Fondation pour formuler des plaidoyers auprès des décideurs afin de venir à bout des pratiques de violences faites aux femmes et aux filles.

Inscrite en droite ligne avec les activités des seize jours d’activisme célébrés partout dans le monde et qui cadrent bien avec la période symbolique du 25 novembre, Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes ; mais aussi du 10 novembre, journée internationale des droits de l’homme, cette conférence active vise a attiré l’attention des uns et des autres sur le vide juridique qui existe autour du fléau (violences faites aux femmes et aux filles).

Selon Me Tall Nadia Biouélé, le visage de la violence s’enlaidit davantage au Mali, son odeur est nauséabonde et sa couleur est de plus en plus rouge de sang. Elle fait également allusion à la récente atrocité commise le 3 décembre 2021 à Songho dans le cercle Badiangara qui a fait trente-et-un tués et dix-sept gravement blessés, dont la majorité des victimes était des femmes et des enfants. À cela, elle a ajouté les nombreuses autres formes de violence, notamment dans les foyers, dans la société où encore dans les cadres professionnels. Pour Me Tall Nadia Bouélé, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles doit être nationale, sous régionale et même mondiale.

« Au Mali, malgré les efforts consentis par le gouvernement et les partenaires techniques et financiers, l’on assiste, hélas encore à la recrudescence de la violence par les individus armés dans les zones occupées. Elles se manifestent par le proxénétisme dans les régions, les agressions sexuelles, les violences physiques entre conjoints », a-t-elle souligné.

Aussi, la présidente de Hêra Fondation ajoute : « D’ailleurs sur ce dernier volet, une récente enquête a indiqué que 79% de la population a estimé qu’il est justifié de battre sa femme. Selon le rapport de la sixième Enquête démographique et de Santé du Mali (EDSM-VI), 2018, l’excision concerne 89% de femmes âgées de 15-49 ans et 73% des filles de 0-14 ans. Le rapport final d’août 2021 de l’étude sur les La mutilation génitale féminine (MGF) dans la région de Tombouctou menée par la direction nationale de la population indique la tendance à la hausse de la prévalence de l’excision dans la région en rapport avec la crise humanitaire et sécuritaire. »

De même, Me Tall estime que dans la sphère judiciaire, la tendance des violences est plus accrue au niveau des violences conjugales ; des coups et blessures volontaires ; des violences obstétricales ou médicales. « Sans aucune données disponibles, la fondation a enregistré durant cette année une prise en charge judiciaire d’un crime de ‘’féminicide’’ et d’’’infanticide’’ d’une femme brûlée à l’acide par sa coépouse avec son enfant », a-t-elle témoigné.

C’est pourquoi depuis 2019, a-t-elle avancé, Hêra Fondation œuvre à assurer une assistance juridique et judiciaire à toutes les femmes victimes de violence au Mali. « A ce jour, près de 200 femmes sont continuellement assistées et plus de soixante enfants ont bénéficiés de parrainage scolaire et près de 350 autres ont reçus des Kits scolaires grâce au projet Khakifa. De plus, une dizaine de femmes ont également bénéficiés du fond FESO à hauteur de 250 mille francs chacune, à jour de remboursement il faut le préciser, afin de favoriser leur réinsertion socioéconomique et leur permettre d’avoir une vie décente et pouvoir s’occuper dignement de leurs familles et surtout d’elles-mêmes », a-t-elle souligné.

Un engagement réaffirmé !

Comme lors des précédentes éditions, la présidente de la Fondation Hêra a appelé à un sursaut national face à ce fléau qui ne fait que gagner du terrain. Un appel tout autant valable pour les autorités que pour les victimes elles-mêmes. « La violence contre les femmes n’est pas inéluctable, et sa prévention est non seulement possible, mais essentielle et vitale pour une nation. Parce que la violence contre les femmes est une violation des droits de l’homme, les droits de la femme faisant partie intégrante des droits de l’homme, la violence contre les femmes résulte d’une discrimination à l’égard des femmes, tant dans le droit que dans les faits, ainsi que dans la persistance d’inégalités entre hommes et femmes », a-t-elle déclaré.

Me Tall Nadia Biouélé annonce que sa fondation va toujours poursuivre son plaidoyer auprès des décideurs publics, religieux et traditionnels pour l’adoption d’une loi plus protectrice des droits des femmes et l’instauration d’une réponse judiciaire appropriée au cas déférés par-devant la justice. C’est ainsi que Hêra Fondation réaffirme son engagement auprès des femmes victimes de violence basée sur le genre à travers la continuité du service de l’assistance juridique et judiciaire qu’elle offre sur ses deniers propres, et ouvre les perspectives à la création prochaine d’un centre d’hébergement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales qui n’ont nulle part où aller, pour un instant de répit et de protection pour elle. Aussi, la fondation compte-t-elle déployer ses services dans les régions du Mali durant année 2022.

Amadou Kodio

Source : Ziré

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