En date du samedi 10 octobre 2020, les membres de l’association femmes leadership et développement durable (AFLED) se sont, à la faveur d’un atelier de formation des leaders communautaires sur les violences basées sur le genre (VBG) et la covid-19, réunis à la Maison de la femme, de l’enfant et de la famille sise à la rive droite de Bamako. Le thème retenu à l’occasion était : « Femme dans la riposte contre la covid-19 ».
Animé par le professeur Mamadou MalickSow, l’atelier de formation a eu lieu sous l’auspice de Mme Touré Rachida Ousmane, chargée du projet AFLED, en compagnie de Drissa Niankilé, coordinateur de l’association. Selon la chargée du projet, l’atelier a été organisé dans le but d’outiller les participants sur la lutte contre les VBG et la pandémie à coronavirus. Via cet évènement, il s’agissait, selon elle, d’expliquer et de sensibiliser les bénéficiaires de formation sur la prépondérance de la thématique du jour. « Nous avons ainsi jugé utile de rencontrer et de sensibiliser ces leaders communautaires qui peuvent jouer un rôle important dans cette lutte », confie Mme Touré, soulignant que cet « atelier vise à les outiller pour qu’à leur tour sensibilisent et convainquent les habitants de leur commune en vue de lutter contre la covid-19 et les VBG ». Et de faire croire que beaucoup de femmes sont ,tant dans les foyers que dans les différentes localités du pays, victimes de ces violences. Quant à M. Sow, cet atelier permet aux participants de connaitre ce que c’est que les violences sexistes, leurs causes, les types et la nature des VBG, voire les conséquences du phénomène.
D’après lui, il s’agissait d’expliquer aux intéressés comment une personne peut contracter le coronavirus et quelles sont les mesures de prévention contre le virus. « Via cette séance de formation, il s’agit de responsabiliser ces leaders communautaires à telle enseigne qu’ils peuvent se sentir utiles à la société. Mais, clarifie Mamadou MalickSow, la cible principale de l’AFLED reste les femmes et les filles qui sont les plus exposées à ces fléaux (VBG et covid-19). Elles font beaucoup d’activités sociales et culturelles ». Compte tenu de leurs rôles communautaires, dit-il, ces femmes sont les actrices majeures du développement socio-économique dans le pays. D’après le professeur, les causes et les types de violences sexistes sont nombreux. « Il y a une violence physique (frapper quelqu’un), une violence émotionnelle et psychologique (effrayer quelqu’un).Ces violences peuvent être électorales, économiques, financières, culturelles, sociales (la mutilation génitale qui est une valeur de notre société) »,a-t-il argué précisant qu’il ne s’agit pas d’aller à l’encontre des valeurs sociétales par cette formation, mais de conscientiser les participants et la société afin que tout le monde comprenne qu’on peut évoluer sans contrarier ces valeurs.
Pour l’occasion, deux modules ont fait l’objet d’explication. « Le 1er consiste à expliquer les VBG sous toutes leurs formes : causes, types, la nature et les conséquences. Le second, détaille le formateur, porte sur le plaidoyer, c’est-à-dire quelles stratégies, actions et techniques de plaidoyer pour lutter contre ces violences sexistes au Mali ». L’objet général de l’atelier est de contribuer au renforcement des capacités des femmes et leaders communautaires sur les VBG. Ce, lit-on dans le document des organisateurs, afin qu’ils mènent des initiatives de plaidoyer pour l’éradication du fléau dans le pays. Les objectifs spécifiques sont, entre autres : apprendre aux participants les deux modules, introduire le cadre juridique protégeant les femmes, et sensibiliser les bénéficiaires sur leurs rôles et responsabilités dans la lutte contre les VBG.
Notons que la formation a été cofinancée par Trust Africa et l’AFLED, non moins une ONG. Durant un jour, l’atelier a permis d’outiller près d’une trentaine de participants composés d’hommes et de femmes.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays-Mali