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Lutte contre les grossesses non-désirées L’implication de Maries Stopes-Mali contribue à stabiliser les filles Adolescentes en milieu scolaire

Conscientiser les élèves à adopter des comportements responsables en matière de santé de la reproduction afin d’éviter les grossesses non désirées. Telle est la stratégie adoptée par l’ONG britannique Maries Stopes-Mali à travers ses activités de création de la demande et d’offres de services.  »Youth Engagé pour sa Santé » est un exemple type  financé par le projet  » Bangué Kolossi Nyèta », appuyé par l’Ambassade des Pays Bas  pour renforcer les connaissances des adolescents et jeunes, afin de réduire le taux des grossesses non désirées dans les établissements scolaires.

 

A 18 ans, O.K., nom d’emprunt d’une ancienne élève au lycée Ba Aminata Diallo, a dû vivre les angoisses d’une grossesse précoce. Nous l’avons rencontrée au quartier Missira, en Commune II, du district de Bamako. Assise sur un tabouret, devant son étalage, à coté de sa fille jouant à la poupée, elle nous conte ce qu’elle appelle son calvaire.

Cette élève brillante et déterminée, qui avait pour ambition de devenir expert-comptable au terme de ses études, s’est retrouvée en état de grossesse l’année où elle devait passer son baccalauréat.  » Je suis tombée enceinte par accident. Je ne m’y attendais pas du tout« , a-t-elle confié. Poursuivant que le père de son enfant est un jeune de son quartier avec qui elle a rompu après son accouchement. La survenue de cette grossesse, selon elle, a été très douloureuse. Car, dit-elle, son rêve a été brisé.   » Et pire, quand mes parents ont appris la nouvelle, la réaction de mon père a été sévère. Il ne m’a pas chassée de la maison, mais il ne m’adressait plus la parole. Toutefois, depuis une année nos relations se sont améliorées« , a-t-elle précisé. O.K. regrette d’avoir abandonné les bancs de l’école.

Contrairement à O.K., Fatoumata Traoré, élève au Lycée Ba Aminata Diallo, a été plus chanceuse. Grâce à la Compétition YES du projet  » Bangué Kolossi Nyèta » de Maries Stopes-Mali, elle a bénéficié des séances de sensibilisation sur comment connaitre son corps et se préserver contre des grossesses non désirées.  » La compétition YES nous a permis d’acquérir des connaissances pour éviter le piège des grossesses non désirées et les infections sexuellement transmissibles. Nous partageons les informations reçues avec nos amies, nos sœurs à la maison« , a indiqué la jeune élève.

Le manque d’informations comblé

D’après Sira Touré, paire éducatrice de Maries Stopes-Mali, la compétition YES de l’ONG était basée sur deux étapes. La première, concernait la sélection des élèves dans les lycées retenus. Et la deuxième portait sur le test de niveau et la vulgarisation de l’information ainsi que l’accès aux méthodes de planification familiale pour permettre la réduction des grossesses non désirées.

A en croire l’éducatrice, les objectifs de la réduction des grossesses dans les établissements ciblés ont été comblés.  » Quand on démarrait le programme, il était rare d’entrer dans une classe où il n’y avait pas de cas de grossesse. De nos jours, il y a eu une forte réduction. Car cette activité a comblé le manque d’information « , a-t-elle soutenu.

De son coté, Mme Diop Ina Dolo, Marie Stopes Lady (sage-femme), explique qu’à travers la mise en œuvre de leurs activités, l’accent a été mis sur la sensibilisation et l’information,  « à travers ces séances, nous invitons les adolescentes à l’abstinence ou à se protéger en cas de rapports sexuels. On leur conseille également l’utilisation des méthodes contraceptives« .

Il faut noter que, selon l’étude commanditée par l’UNFPA sur le profilage des grossesses précoces en milieu scolaire au Mali, il ressort qu’entre 2015 et 2018, 255 cas de grossesses, à raison de 10 cas au fondamental 1, 194 cas au Fondamental 2 et 145 cas au Lycée, ont été enregistrés. L’âge moyen de survenue de la grossesse est de 15,9 ans. Près de 30% de filles tombées enceintes ont reconnu avoir interrompu leurs études.

Eu égard à ce phénomène inquiétant, autant à Bamako que dans les régions, l’ONG Maries Stopes-Mali a pris le taureau par les cornes en initiant des séances de sensibilisation dans des établissements scolaires, les animations de masse et les visites à domicile. Selon les bénéficiaires, cela a permis de briser le tabou autour de la sexualité dans les établissements et a offert l’occasion aux jeunes filles de connaitre leur corps.

Briser le tabou autour de la sexualité

Interrogée sur la portée des activités, Mme Koné Alima Koné, proviseur du Lycée Ba Aminata Diallo, dira que la mise en œuvre du programme dans son établissement a permis de sensibiliser les filles sur les conséquences des grossesses non désirées et l’attitude à adopter pour les éviter. Car, souligne-t-elle, les grossesses non désirées sont lésion dans les établissements scolaires au Mali, dans la mesure où la plupart des jeunes filles, ne maîtrisant pas les différents changements de leur corps, tombent dans les pièges.

« Nous avons accueilli avec beaucoup de plaisir l’activité dénommée  »YES! Youth Engagée pour sa Santé » qui a porté sur les connaissances et les pratiques responsables en matière de santé de la reproduction. C’est une manière de sensibiliser et d’impliquer, surtout, les élèves et les enseignants. Elle a été une belle initiative qui mérite d’être poursuivie « , a-t-elle apprécié.

Rappelons que la compétition  » YES  » de Marie Stopes-Mali a été mise en œuvre avec l’accord du ministère de l’Éducation nationale, grâce à l’appui financier  de l’Ambassade des Pays Bas dans le cadre du Projet BKN.

Ainsi, le projet  » Bangué Kolossi Nyèta » a réalisé une compétition de novembre 2018 à janvier 2019 dans 18 écoles du Mali. Au total, cette compétition a visé directement 576 élèves répartis en huit équipes, soit quatre élèves par école. Cela, en plus des professeurs accompagnateurs et des autres élèves supporteurs des écoles.

Aujourd’hui, il est aisé de constater qu’il y a une nette amélioration de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive de qualité et à un coût abordable pour les jeunes en milieux urbain et rural. Toutes ces initiatives contribuent à une réduction significative du nombre de grossesses non désirées auprès des élèves des écoles participantes.

Marie Stopes-Mali, c’est  »l’enfant par choix et non par hasard ! »

Ramata TEMBELY

Source: l’Indépendant

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