De très bonne nouvelles pour les populations riveraines du fleuve Niger. Pour sauver le fleuve Niger contre l’ensablement, un projet de dragage et de faucardage a été officiellement présenté, jeudi 19 novembre 2015 à l’hôtel Salam. Il s’agit d’un important et ambitieux projet de plus de 45 milliards de F Cfa pour une durée de 3 ans et sur une longueur de 200 km.
Présidée par le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, SambelBana Diallo, (qui représentait le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable) la cérémonie de présentation de cet important projet a enregistré la présence du Secrétaire Général du Ministère de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mamadou Gakou, de l’Ambassadeur du Pays-Bas au Mali, Maarten Brouwer, de la Directrice de la Chambre de commerce des Pays-Bas pour l’Afrique, Marina Dibona, du Directeur général de l’Agence du bassin du fleuve Niger (Abfn), AbdourahmaneOumarou Touré et de plusieurs anciens ministres.
Une lueur d’espoir aux populations riveraines du fleuve Niger, selon l’Ambassadeur des Pays-Bas au Mali, Maarten Brouwer, qui a souligné que depuis 1993 le Pays-Bas est engagé dans la gestion du fleuve Niger. A l’en croire, l’exécution de ce projet sera très bénéfique pour les populations riveraines du fleuve Niger.
Même son de cloche pour la Directrice de la Chambre de commerce des Pays-Bas pour l’Afrique, Marina Dibona, qui dira que le présent projet qui est le fruit d’un partenariat public-privé (Abfn et la compagnie néerlandaise BigMachinery), démontre à suffisance l’importance du partenariat public-privée. Aussi indique-t-elle, ‘’le succès de cet important projet ouvrira la voie à d’autres structures néerlandaises de s’investir au Mali’’.
Le fleuve Niger, une priorité des pouvoirs publics
Artère nourricière des pays qu’il traverse, le fleuve Niger qui est long de 4200 kilomètres dont 1.700 Km au Mali, est sérieusement menacée à cause de l’érosion hydrique, la pollution et surtout de l’ensablement. Raison pour la quelle, le ministre de l’Aménagement du territoire et de la population, SambelBana Diallo, dira que la rencontre qui est consacrée à la présentation d’un projet de dragage et de faucardage dans le Niger supérieur vient à point nommé.
Car, à l’en croire, le sauvetage du fleuve Niger est l’une des grandes priorités des pouvoirs publics. Et le ministre de rappeler que son département a entrepris l’élaboration d’un projet fédérateur dénommé’’ programme national de sauvegarde du fleuve Niger’’ dont un des moments forts fut son examen à la session du conseil des ministres du 08 juillet 2015.
Le ministre Diallo n’a pas manqué de saluer le partenariat public-privé entre l’Abfn et la compagnie BigMachinery qui a abouti à la consécration de ce projet de sauvetage du fleuve Niger. Avant d’exhorter les parties prenantes à mettre tout en œuvre pour la réalisation et l’exécution de ce vaste projet qui va permettre de sauver le fleuve Niger.
Un ambitieux projet de sauvetage du fleuve Niger
Le projet de dragage et de faucardage du fleuve Niger, objet de la rencontre, a été présenté par le Directeur général de l’Abfn, AbdourahmaneOumarou Touré. Dans sa présentation, il dira que le présent projet s’inscrit dans le cadre de l’accompagnement des méthodes de lutte intégrée par de nouvelles pratiques visant la dépollution du fond des eaux, la stabilisation des rives, la limitation de déversement de matières polluantes (engrais agricoles mais eaux domestiques usées) dans le cours principal du Niger et ses affluents.
D’un coût de quarante cinq milliards trois cents cinquante septmillions neuf cents soixante quinze mille deux cents (45.357.975.200) F Cfa pour une durée d’exécution de 3 ans sur une distance de 200km, le projet propose une variante de technique qui en plus d’arracher les plantes aquatiques nuisibles à la racine, nettoie également le fond des cours d’eau jusqu’à une profondeur requise. « Ce projet vise à éliminer tout ce que nous avons comme envasement au fond du fleuve (dragage) et à éliminer tous ceux qui sont comme plantes aquatiques envahissantes dans le nid du fleuve, (faucardage)», a-t-il expliqué.
Avant d’ajouter : ‘’nous avons conçu pour 3 ans et nous avons non seulement l’organisation de ce que nous allons extraire du fleuve, mais aussi de l’implantation d’une station d’épuration sur les collecteurs qui débouchent sur le fleuve’’. Financé par l’Etat malien, BigManchinery et les Ptf, ce projet de dragage et de faucardage du fleuve Niger tout au long de son cours supérieur résulte d’un partenariat public-privé (Abfn-BigMachinery).
L’objectif global du projet est de contribuer à la régulation du régime du fleuve Niger, afin de favoriser la réalisation efficiente des activités socioéconomiques liées à l’usage du fleuve. Spécifiquement, il s’agit entre autres : de répertorier les sites de dépôts de matières polluantes (sable, vase, plantes, plastique, etc.) dans le lit du fleuve, qui constituent des seuils qui entravent la navigation et l’alimentation en eau des défluents ; d’apprécier et évaluer l’ampleur des menaces d’ensablement et de dégradation des lits et berges du fleuve Niger dans la zone du projet ; de mener des opérations de dragage mécanique pour désensabler le chenal principal, les chenaux secondaires et faucarder les plantes aquatiques nuisibles; d’aménager les sites de dépôts de sable le long du fleuve qui sont sources d’ensablement des berges et des versants en vue de réduire leurs impacts négatifs sur le régime du fleuve ; d’apprécier et évaluer l’ampleur des menaces d’ensablement et de dégradation des lits et berges du fleuve Niger dans la zone du projet, de mener des opérations de dragage mécanique pour désensabler le chenal principal, les chenaux secondaires et faucarder les plantes aquatiques nuisibles; d’aménager les sites de dépôts de sable le long du fleuve qui sont sources d’ensablement des berges et des versants en vue de réduire leurs impacts négatifs sur le régime du fleuve ; d’améliorer les conditions d’irrigation aussi bien artificielle que naturelle des plaines agricoles traditionnelles en vue de favoriser la promotion des activités socioéconomiques ; de mettre en place les conditions techniques et technologiques pour valoriser les extrants du dragage/faucardage ; de sécuriser les populations riveraines contre les risques d’inondation par l’aménagement des berges; d’améliorer les conditions d’existence des communautés riveraines dans la zone du projet par le développement d’activités génératrices de revenus…
Le projet se compose de trois grandes dimensions : le dragage et Faucardage (fixation des fonds du cours d’eau à des cotes permettant d’améliorer les écoulements, de favoriser la navigation, l’agriculture, la pêche, etc., et réduisant les risques d’inondation, de pollution de l’eau par l’enlèvement systématique des plantes aquatiques nuisibles) ; la valorisation des extrants du dragage/faucardage et l’amélioration des conditions d’existence des communautés riveraines.
Les matériaux dragués à savoir : le sable, le gravier, plantes, etc., seront valorisés dans le cadre de la construction civile, de l’agriculture et de la production de bioénergie…et en fin, l’appui institutionnel et le renforcement des compétences : équipements et formations de l’Abfn et de l’ensemble des acteurs impliqué dans l’exécution du projet. Pour chacune des composantes, des études de différentes natures (environnementale, sociale, économique, etc.) seront réalisées.
En tout cas, ce projet de sauvetage du fleuve, un véritable trésor d’une superficie de 1.100.000 Km2 dont neuf (9) pays de l’Afrique Occidentale et du centre partagent son bassin, valorisera les extrants du dragage/faucardage, sécurisera les populations riveraines et améliora les conditions d’existence des communautés riveraines dans la zone du projet. Outre ces résultats, le projet générera 250 emplois et consacrera le transfert de technologies et de compétences.
Soulignons qu’au cours de la cérémonie, un film sur BigMachinery a été projeté. Ce film démontre à suffisance l’expérience et le savoir-faire de BigMachinery dans le dragage et le faucardage.
Aliou Touré
Source: Le Matin