La Cour suprême a abrité hier jeudi 1er juin 2017 la prestation de serment des membres de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite. Moumouni Guindo, président de l’Oclei et ses collègues ont juré de remplir cette fonction en toute transparence pour la bonne gouvernance.
Créé par l’ordonnance n°2015-032/P-RM du 23 septembre 2015, l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite est maintenant fonctionnel. Ses 10 membres sur 12 ont prêté serment hier devant la Cour suprême à la suite d’une audience solennelle présidée par le vice-président de la Cour suprême, Elie Kéita. Cette prestation de serment intervient après la déclaration des biens devant cette même juridiction le 9 mai dernier.
Cette cérémonie lance officiellement les activités de l’organe. Devant les membres de la cour, le président de l’Oclei, Moumouni Guindo, et ses collègues ont juré d’assumer les charges inhérentes à l’exercice de leur fonction.
Le président de l’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite, a rappelé spécifiquement le rôle de son organe, qui, selon lui, est dédié à la prévention et à la lutte contre l’enrichissement illicite des fonctionnaires maliens. Selon M. Guindo, cette mesure vise un certain nombre de fonctionnaires habilités par la loi à déclarer leurs biens avant d’entrer en fonction. Et d’ajouter que l’Oclei enquête plutôt sur un individu contrairement à d’autres structures de contrôles en place qui ont pour rôle de contrôler la gestion efficiente des structures.
Les missions
L’Oclei a pour mission de mettre en œuvre l’ensemble des mesures de prévention, de contrôle et de luttes envisagées au plan national, sous-régional, régional et international. A ce titre, selon ses textes, il est chargé, entre autres, d’assurer, dans le respect des compétences propres à chacune des structures concernées, une coopération efficace et la concertation des autorités nationales, directement ou indirectement concernées par la lutte contre l’enrichissement illicite, de prendre communications des déclarations de biens aux fins d’exploitation, de demander aux assujettis ainsi qu’à toute autre personne physique ou morale, la communication des informations détenues par eux et susceptibles d’enrichir les éléments justifiant la saisine des autorités judiciaires compétentes, mais aussi de centraliser les informations nécessaires à la détection et à la prévention des faits d’enrichissement illicite et d’émettre un avis sur la mise en œuvre de la politique de l’Etat en matière de lutte contre l’enrichissement illicite dans notre pays.
Comment saisir l’Oclei
L’Office central de lutte contre l’enrichissement illicite peut s’autosaisir de tout fait d’enrichissement illicite dont il a connaissance. En plus, toute personne physique ou morale qui serait en connaissance d’acte d’enrichissement illicite peut en saisir l’Oclei contre l’enrichissement illicite. A charge pour la personne de communiquer toutes les informations utiles pour permettre d’apprécier le bien-fondé. A cet effet, un numéro vert sera ouvert pour la cause.
Suite donnée aux cas d’enrichissement illicite
Aux cas avérés d’enrichissement illicite, l’Oclei peut saisir le procureur de la République du Pôle économique compétent pour les suites de droit.
Il faut rappeler que l’Oclei, fort de 12 membres, est composé de magistrats, d’expert-comptable, d’un spécialiste en passation des marchés publics, des officiers de police judicaires, d’un membre des organisations de la société civile, et d’un communicateur.
La cérémonie de passation a été marquée par la présence du président du Haut conseil des collectivités, du Vérificateur général, du président de la Cour suprême, du directeur de cabinet de la Primature, et de plusieurs autres personnalités.
O.D
Les 12 membres de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite :
Le Conseil des Ministres, en session extraordinaire, le vendredi 10 mars 2017, a approuvé la nomination des membres de l’Office central de Lutte contre l’Enrichissement illicite.
Sont nommés :
1-M. Moumouni Guindo, président, magistrat
2- M. Djibril Kane, magistrat
3-Mme Bagayoko Fanta Camara dite Dioukha, magistrat
4-M. Oumar WAGUE ; inspecteurs des impôts
5-M. Ibrahim Abdoulaye Maïga, Communicateur
6-M. Modibo Tolo, secteur privé
7-Mme SIDIBE Fatoumata Cissé, expert-comptable
8-M. Yéro Diallo, spécialiste en passation de marché
9-Commissaire divisionnaire de Police judiciaire Ali Awaissoun ;
10-Capitaine de Gendarmerie Djibril Sogoba ;
11- M. Amadou MALLE, Professeur d’enseignement secondaire, sociologue
12-M. Oumar Traoré, magistrat
Par L’Indicateur du Renouveau