Le président français Emmanuel Macron a annoncé, jeudi dernier, la fin de l’opération française Barkhane au Sahel. Malgré l’annonce du changement de stratégie de la France, les Américains vont continuer à lui apporter leur soutien. L’armée américaine vient d’annoncer qu’elle va continuer à soutenir les opérations contre les terroristes au Sahel. Le porte-parole du Pentagone (ministère américain de la Défense), John Kirby, cité par l’Agence France Presse (AFP), en a donné l’assurance.
«Nous continuerons à contribuer au renforcement des capacités de nos partenaires en Afrique, ce qui inclut les capacités à mener des opérations antiterroristes», a déclaré le porte-parole du Pentagone au cours d’un point presse. «Nous continuerons à fournir un certain soutien, du genre de celui que nous apportons aux Français selon leurs besoins dans la région», a-t-il ajouté.
Au Sahel, Washington fournissait jusqu’ici à l’opération Barkhane de précieuses capacités de renseignement et de surveillance-notamment grâce à ses drones-, du ravitaillement en vol et du transport logistique. «L’armée américaine reste attachée aux opérations antiterroristes avec des partenaires en Afrique, a poursuivi John Kirby. Une grande part est de les aider à créer leurs propres capacités pour mener ce genre d’opérations, et nous y sommes encore attachés».
Il faut souligner que l’annonce de la fin de l’opération Barkhane par le président Macron ne veut pas dire que la France va se désengager dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. «La France restera fortement engagée aux côtés des États du G5 Sahel dans leur lutte contre les groupes armés terroristes, qui reste une priorité absolue. Elle conservera un dispositif militaire significatif pour, avec ses partenaires européens et américain, accompagner, appuyer et soutenir les forces sahéliennes», précise un communiqué du ministère français des Armées.
«La transformation de notre dispositif militaire au Mali sera conduite dans la logique d’européanisation et d’internationalisation de la lutte contre le terrorisme au Sahel, mise en œuvre depuis le sommet de Pau de janvier 2020. Elle devra permettre la poursuite de la mobilisation et de la coordination de la communauté internationale, en particulier des pays européens, plusieurs étant d’ores et déjà engagés à nos côtés, notamment au sein de la force Takuba ou au sein de la mission d’entraînement EUTM (European Union Training Mission), avec l’appui de moyens de réassurance français ; elle devra permettre la poursuite du renforcement des capacités militaires des états du G5 Sahel, plus particulièrement de la Force conjointe du G5», détaille le communiqué du ministère français des Armées.
La France ajoute que l’évolution de l’action commune sera conduite en lien étroit avec le processus de Transition au Mali, dans la perspective des futures élections, dans le respect de l’Accord pour la paix et la réconciliation et dans le strict respect du cadre et des conditions fixées par la Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine.
La décroissance des effectifs militaires français s’opérera donc progressivement, avec un jalon à environ 3.500 hommes d’ici un an puis 2.500 personnes d’ici 2023, selon une source familière du dossier. Les commandos d’élite de la task force française «Sabre» devraient être maintenus pour poursuivre la traque des chefs terroristes.
M. K