L’affaire des mercenaires russes est tombée comme un chevet dans la soupe du gouvernement français dont le projet de retrait de ses troupes à la fin de l’année laisserait le champ libre à la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) d’envahir de nouveau le Mali. Avec cette nouvelle donne, la France se voit obliger de revoir sa copie. Mais pour combien de temps ?
Engagées dans notre pays depuis 2013 pour lutter contre le terrorisme et le djihadisme, les troupes françaises, estimées à plus de 4 000 hommes, n’ont pas donné les résultats escomptés sur le terrain. L’insécurité, cantonnée dans le Nord avant leur débarquement au Mali, s’est installée sur le reste du territoire national avec tout ce que nous connaissons comme conséquences sur la vie des populations sous domination djihadiste. Cette politique française de deux poids, deux mesures dans la guerre contre les terroristes a poussé les Maliens dans la rue pour demander le départ de la force Barkhane.
Les manifestations contre la présence française sur le sol malien ont choqué Paris et amené le président Macron à un retrait de ses troupes du Mali à la fin de l’année 2021. Ce départ dans la douleur, assimilé à une seconde humiliation par les autorités de Paris après celle de janvier 1961, se paierait cash. Le Mali devrait de nouveau affronter les anciens du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), regroupés à la demande des dirigeants de l’Hexagone au sein de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) pour être fréquentable et engager des négociations avec le gouvernement malien pour signer un accord de paix, le temps de se préparer.
Si les velléités d’indépendance ont été annihilées par les djihadistes, en 2013, qui ont été chassés les éléments du MNLA des régions du Nord, 2021 allait être l’année de la concrétisation de l’indépendance de l’Azawad s’étendant cette fois-ci sur une bonne partie des régions de Mopti et de Ségou (Office du Niger). Surarmés et bénéficiant des renseignements de Barkhane, la conquête par la CMA du territoire malien se réaliserait sans résistance du côté de l’armée malienne. Selon nos sources, certains médias allaient être mis en contribution à partir de novembre pour saper le moral des troupes maliennes.
Mais avec l’arrivée de la société Wagner, le plan de déstabilisation de notre pays par la France serait mis à l’eau. Elle et sa CMA se cherchent aujourd’hui. Et elles ne savent plus à quel saint se vouer. C’est pourquoi la France est en train de dresser la communauté internationale contre le Mali si d’aventure il signe un accord avec Wagner. C’est pour la même raison que la CMA s’est fendue d’un communiqué condamnant Wagner.
La France avait imaginé tout sauf ce plan de la part de la transition malienne, décidée à diversifier les partenaires pour faire face à cette guerre dont les ficelles sont tirées depuis l’Elysée pour maintenir les Maliens dans cette crise sans fin pour ses propres intérêts.
Après ce coup de canif, la France va-t-elle se retirer de notre pays ?
Yoro SOW