Plusieurs manifestants sont sortis ce dimanche 27 mars à Ouagadougou pour demander aux nouvelles autorités du Burkina Faso de revoir la coopération militaire avec la France et de se tourner vers la Russie efficace, selon eux, dans la lutte contre le terrorisme.
Après le Mali du Colonel Assimi Goïta, le Burkina Faso qui est aussi frappé de plein fouet par les attaques terroristes et qui est en train de sombrer sous le coup de boutoir des djihadistes va-t-il franchir le Rubicon en faisant appel à la société privée russe Wagner pour restaurer la sécurité sur son territoire ? En tout cas ce dimanche 27 mars encore, pour la énième fois, les mouvements burkinabés de la société civile étaient dans les rues pour demander aux autorités de faire appel à la Russie afin de les aider à faire face aux djihadistes.
Cette manifestation qui était prévue à la Place de la Nation de la capitale n’a pas obtenu l’autorisation des autorités, obligeant ses initiateurs à tenir une conférence publique dans les locaux du Conseil burkinabè des chargeurs.
Insatisfaits des résultats obtenus jusqu’à présent dans la résolution de la crise sécuritaire au Burkina Faso, les manifestants reprochent à la France de ne pas jouer franc jeu dans la lutte antiterroriste au Burkina Faso et réclament son départ du pays.
«Nous sommes là aujourd’hui pour réclamer notre liberté. Ce meeting est une occasion pour nous de démontrer notre soutien aux forces de défense et de sécurité du Burkina Faso. C’est pour également rappeler aux autorités que la jeunesse ne tolérera aucun échec», a indiqué Ismaël Nana, secrétaire général de la Coalition rapporté par Africanews.
Selon les manifestants, les autorités doivent diversifier leurs partenaires dans cette lutte contre le terrorisme en allant vers les pays comme la Russie, la Chine, la Corée du Nord qui sont des puissances militaires.
«Nous contestons l’installation des bases des forces étrangères qui ne méritent plus notre confiance. Nous demandons l’annulation des accords coloniaux en matière de défense», a soutenu a indiqué Ismaël Nana, secrétaire général de la Coalition rapporté par Africanews.
Dans la salle de conférence, des manifestants brandissaient des drapeaux russes alors que des pancartes hostiles à la France étaient visibles.
«Non à la coopération militaire avec la France, Oui à la Russie», «Armée française dégage!», pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Des manifestants demandent « au président Damiba de collaborer avec le Mali.
«Qu’il soit comme Assimi Goïta. Puisque nous croyons que la Russie sera capable de combler nos insuffisances. Parce que la Russie est un pays très honnête. Elle n’est pas hypocrite comme la France », a dit M. NANA.
Des Burkinabés qui sont massivement sortis ce dimanche pour crier leur ras-le-bol sont convaincus que la collaboration avec la Russie, de même que celle avec le Mali, sera la solution à la crise sécuritaire au Burkina Faso.
Un gros pavé dans la marre de la CEDEAO qui ne souhaite voir s’installer Wagner en Afrique de l’Ouest comme les vuvuzelas de Paris.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin