Le rapporteur spécial de l’Union africaine (UA), Mme Bocoum Marie Christine, en fin de séjour dans notre pays, a animé une conférence de presse le week-end dernier au siège de Save the children. Il faut rappeler que notre pays est partie prenante de la campagne de l’UA pour l’élimination du mariage des enfants lancée en 2014. Le lancement national de cette campagne a été parrainé par la première dame du Mali en octobre 2015.
La campagne tourne autour de 10 engagements destinés principalement au pays qui doivent être au 1er rang de la lutte contre le mariage précoce des enfants, notamment le nôtre. Il s’agit, entre autres, d’harmoniser les lois sur le mariage en fixant l’âge des mariés à 18 ans ou plus pour les garçons et les filles. Il est aussi question de développer, élaborer et mettre en œuvre des stratégies nationales et plans d’actions visant à mettre fin au mariage précoce des enfants. Il est également demandé de promouvoir la participation et le rôle des hommes en particulier les pères, chefs religieux et leaders communautaires dans la lutte contre le mariage des enfants.
L’une des solutions est le maintien des filles à l’école. C’est donc dans le cadre du suivi de cette campagne dans notre pays et des engagements y afférents que la représentante de l’UA est venue dans notre pays. Cette visite est destinée à renforcer la coopération et les efforts déployés au niveau national à lutter contre la pratique du mariage des enfants et poursuivre la sensibilisation sur la question. Quatrième pays à avoir une prévalence élevée au monde, notre pays avec 55% de filles mariées avant 18 ans fait face au phénomène dont les conséquences sont notoires sur le plan éducationnel et socio-sanitaire.
Mme Bocoum Marie Christine a indiqué qu’il y a dans notre pays la volonté d’endiguer le problème, en témoignent la signature et la ratification des conventions et traités internationaux. Le Mali a aussi concédé, en absence de progrès en matière de lutte contre le mariage d’enfants et sous l’impulsion de la société civile et partenaires, à initier un projet de loi sur la prévention et la réponse aux violences basées sur le genre. Cependant, il est à craindre que ce projet ne subisse le même sort que celui sur l’interdiction de la pratique de l’excision qui « dort » dans les tiroirs de l’Assemblée nationale depuis une dizaine d’années.
Source: infosepte mali