Le Ministère de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille a procédé ce jeudi 21 juillet au lancement officiel de sa stratégie nationale multisectorielle pour mettre fin au mariage d’enfants au Mali.
La cérémonie, tenue au CICB, était présidée Mamadou DIANE, représentant la ministre de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille qui avait à ses côtés le président du Parlement des enfants Nouhoum Cherif HAIDARA ; de la représentante de l’UNICEF ainsi que le maire de la commune III du district de Bamako…
La rencontre a été une occasion d’informer et de sensibiliser la population malienne sur les risques et les méfaits liés à la pratique du mariage d’enfants dont de nombreuses adolescentes sont victimes. Mais également une opportunité pour les responsables politiques d’espérer sur la concrétisation de l’égalité de chance, où les filles et les garçons jouissent de leurs droits et se marient librement après 18 ans d’ici 2030.
Parce que, les données de la 4e édition de l’enquête démographique de la santé 2018 au Mali (PEDSM-VI) sont alarmantes. Il en ressort que 18% des filles ont été mariées avant l’âge de 15 ans, et 53% des femmes l’ont été avant l’âge de 18 ans.
La même enquête précise que 14% des adolescentes de 15 à 19 ans ont été mariés ou en union avant l’âge de 15 ans.
« 36% de ces filles ont commencé leur vie féconde et courent un risque plus élevé de décéder que ceux des mère plus âgées » a ajouté la représentante de l’UNICEF.
Ces chiffres placent ainsi le Mali parmi les 25 pays au monde ayant le taux élevé de mariage d’enfants. Et au plan mondial, elles sont 700 millions de femmes victimes de cette pratique.
Le représentant du ministre de la promotion de la femme de l’enfant et de la famille, pour sa part, enfonce le clou puisque cette situation classe le Mali au 4e rang en Afrique des pays touchés par cette pratique.
« Je rêve d’un jour, où nous sortirons de ce classement », a-t-il souhaité en expliquant que l’ampleur du mariage d’enfants trouve son fondement dans nos coutumes et traditions, la religion et la pauvreté.
Ce phénomène est aussi une violation du droit de l’enfant, a indiqué M. DIANE et peut constituer un blocage pour l’opportunité éducative de la jeune fille, son développement potentiel.
Puis, il a souligné que ces conséquences peuvent aussi être d’ordre sanitaire, scolaire, social, psychologique…
Au regard de ces méfaits, la problématique du mariage de l’enfant reste un sujet de préoccupation pour les autorités, a affirmé le représentant de la ministre en soutenant que celles-ci ont élaboré les politiques, les plans, les programmes du projet de développement du pays qui prennent en compte la pratique.
Cependant, pour l’atteinte de ses objectifs, le département de la Promotion de la femme, de l’enfant, et de la famille a planifié les stratégies suivantes : le renforcement des dispositions législatives et institutionnelles et allouer davantage de ressources pour réduire la pratique du mariage d’enfants ; le renforcement des capacités des acteurs pour la prévention du mariage d’enfants et la prise en charge de ses victimes ; l’information et sensibilisation des communautés afin qu`elles adhèrent à l’abandon du mariage d’enfants; le renforcement de la synergie entre les acteurs pour une meilleure visibilité des résultats.
Pour M. M. DIANE, la mise en œuvre leur plan d’action, au titre de l’année 2022-2026, est estimée à 1 838 100 000 FCFA, dont 213 070 000 FCFA sont à mobiliser pour la première année.
PAR AMINA SISSOKO
Source: Info-Matin