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Affaire des 49 mercenaires: où est la CEDEAO ?

Une semaine après la levée de l’embargo, synonyme d’ouverture des frontières terrestres et aériennes, 49 soldats ivoiriens débarquent à l’aéroport de Bamako-Sénou accompagné de leur arsenal dans un autre avion. Le curieux contingent et sa cargaison n’avaient ni ordre de mission, ni une quelque autorisation d’être sur notre territoire, l’avion civil que les transporte n’était pas ivoirien et n’avait pas de Manifeste passagers et de Manifeste cargo sont des faits auxquels la Transition reproche à l’équipe militaire.


Et ce n’est pas tout : les membres du détachement embarqués dans cette aventure rocambolesque avaient de fausses identités et avaient des versions qui ne tenaient pas debout, selon toujours le gouvernement de la Transition. Pour justifier leur présence sur le territoire malien, les 49 soldats interpellés pour vérification disaient tantôt être « mission confidentielle » ou venus en rotation dans le cadre de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), tantôt pour la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne « Sahelian Aviation Services » ou pour la protection du contingent allemand.
« Au regard de ces manquements et infractions commis dans le cadre du déploiement de ces quarante-neuf (49) militaires ivoiriens, le Gouvernement de la Transition les (a considéré) comme des mercenaires, tels que définis par la Convention de l’OUA sur l’élimination du mercenariat en Afrique », selon le communiqué du gouvernement de la transition en date du lundi 11 juillet 2022.
Une semaine après les faits, s’il faut se réjouir d’un début de dialogue entre nos deux pays à la suite de la disponibilité affirmée par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta qui recevait le chef de la diplomatie togolaise, le Pr Robert Dussey, il faut s’inquiéter du silence tonitruant de la CEDEAO et l’Union Africaine, l’ONU étant partie prenante de cette nasse. En effet, la communauté internationale (la CEDEAO et l’UA), n’a pas pipé mot de cette affaire des 49 mercenaires qui crée pourtant une vive tension entre la Côte d’Ivoire et notre pays. Or, celles-ci nous avaient à une réaction au quart de tour chaque fois qu’il s’agit du Mali. Par exemple les sorties de la CEDEAO relatives à l’arrestation de certains leaders politiques (injonction de libérer des prisonniers de droit commun en les faisant passer pour victimes politiques), au chronogramme, à la fermeture des frontières, au délai de la Transition, etc.
Le silence trop bruyant est-il un aveu de culpabilité ou un signe de prise de conscience de la part de ces instances ? Changement de gouvernance au niveau de la CEDEAO, peut-être estiment certains observateurs. En tout cas, son silence en dit long sur cette affaire. Et en laissant jouer le Togo, là où elle était attendue la CEDEAO prouve qu’elle a dépassé son seuil d’inutilité.

PAR SIKOU BAH

Source: Info-Matin 

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