La passivité des agents de police face aux multiples braquages des motocyclistes à Bamako est vue par les habitants comme une mauvaise volonté, voire une complicité bien organisée avec les bandits armés. Les citoyens commencent à grincer des dents et interpellent le ministre de la Sécurité à sanctionner les policiers incapables.
Le braquage des motocyclistes est devenu aujourd’hui monnaie courante à Bamako, particulièrement en cette période de fin d’année. Les bandits armés pourchassent les motocyclistes chaque nuit entre 19 heures et 6 heures du matin. Des cas de morts, de blessés et l’enlèvement de motos sont fréquemment signalés aux commissariats de police. Malgré l’appel des citoyens, aucune solution n’est visible sur le terrain pour neutraliser les braqueurs. Par contre, revient comme une ritournelle cette phrase : «nous n’avons pas les moyens de faire face aux bandits». Aveu d’impuissance ou de faiblesse ? Au-delà, les Maliens dénoncent une mauvaise volonté de la part des policiers, voire une certaine complicité avec des bandits.
Par ailleurs, ce grand banditisme avait connu une accalmie un moment donné. Mais brusquement, il refait surface dans nos quartiers. Depuis quelques jours, certains quartiers de la capitale sont fréquemment secoués par des coups de fusil des bandits. Particulièrement le Quartier du Fleuve, un quartier reconnu dangereux par tous les policiers. Dans ce quartier, chaque jour des motocyclistes sont blessés ou tués par des bandits à cause de leur moto.
À partir de 19 heures, il est interdit aux motocyclistes de circuler dans ce quartier. Et pourtant, ce quartier, compte tenu de sa situation géographique, devait être le lieu le plus sécurisé de la ville. Il est situé entre plusieurs commissariats notamment la brigade des mœurs, la poudrière, la brigade fluviale de la gendarmerie et la brigade territoriale de la gendarmerie de Bamako-coura. Malgré cette proximité, le quartier du fleuve est sans nul doute le quartier général des braqueurs de Bamako.
Pire, ces bandits attaquent impunément chaque nuit des citoyens sans rencontrer aucun policier ni une patrouille. Les populations déçues par le comportement des policiers commencent à douter sérieusement de la sincérité des policiers à lutter contre ce fléau. D’autres même pensent que certains policiers sont complices des bandits, car après chaque agression, les policiers peuvent prendre jusqu’à deux heures avant d’intervenir.
Une seule chose est sûre, les policiers ne constituent plus une garantie pour les personnes et leurs biens car jusque-là aucune stratégie n’a été prise pour mettre fin à ces réseaux de bandits connus par tout le monde depuis plusieurs années maintenant.
Des petits bandits portant des pistolets ne doivent pas normalement faire peur à des policiers formés et équipés à cet effet. Il est donc temps que le ministre de la Sécurité s’assume en punissant les policiers incapables de sécuriser leur secteur. Après la psychose, les habitants commencent à prendre des dispositions pour leur propre sécurité, notamment en appliquant l’article 325.
Y. Doumbia