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Lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme au Mali : LES HÔTELIERS S’INITIENT

liasse argent ( billet banque zone CFA)L’exercice permettra non seulement de détecter les comportements suspects des clients, mais aussi d’anticiper sur les risques d’attentats dans les établissements touristiques

La tentative de prise d’otages perpétrée par des extrémistes au Biblos de Sévaré avait placé les établissements hôteliers sur la liste des cibles potentielles d’attaques terroristes dans notre pays. L’attentat du vendredi dernier au Radisson Blu est venu confirmer ce qui n’était qu’au stade d’hypothèse, il y a encore peu. C’est donc pour prévenir la survenue à l’avenir de cas similaires que le groupe Azalaï a organisé une session de formation à l’intention de ses employés. C’était hier dans la salle de conférences du Grand hôtel de Bamako. La cérémonie d’ouverture de cet événement a été présidée par le conseiller technique, Sékou Traoré, représentant le ministre chargé de la Justice. C’était en présence de la représentante de la direction générale du Groupe, Mme Touré Zahara Zouboye et du président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF), l’ancien ministre Marimpa Samoura.
D’entrée de jeu, le représentant du ministre de la Justice a félicité la direction générale du groupe Azalaï pour une initiative qui dénote de sa clairvoyance et de son engagement à jouer sa partition dans un combat qui est non seulement d’actualité, mais qui revêt aussi une dimension mondiale. Les récentes attaques terroristes intervenues à Paris, Bamako, et Tunis sont suffisamment édifiantes à cet égard. C’est conscient de nouveaux enjeux de sécurité que le Groupe a sollicité une formation qui va sensibiliser et former ses agents aux risques du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Cette formation doit outiller les participants en technique de détection des potentiels terroristes et d’y faire face en cas d’appartenance établie.

LE CRIME AVANT LE BLANCHIMENT. Pour mieux impliquer les hôteliers dans un combat complexe et difficile, un projet de texte est d’ailleurs en gestation dans l’espace communautaire. Il s’agit de la Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans les Etats membres de l’UEMOA. Le groupe Azalaï est donc appelé à faire partie dans un avenir proche du bloc des assujettis. A ce titre, il aura obligation plus que jamais de faire preuve de vigilance permanente dans ses activités professionnelles et chaque fois que les circonstances l’exigeront, d’adresser à la CENTIF des déclarations de soupçon sur ses clients et sur les opérations suspectes dont il aura connaissance. Dans cette perspective très proche, la nécessité s’impose de former le personnel hôtelier aux meilleurs standards internationaux de la traque des criminels financiers.
Cette formation tombe à point nommé, a confirmé le président de la CENTIF, Marimpa Samoura, pour qui le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme ont pris des propositions inquiétantes ces dernières années. Ces fléaux menacent la sécurité des Etats et compromettent dangereusement la stabilité, la transparence et l’efficacité du système financier. Ils ont donc pour effet de saper la prospérité économique d’un pays. Selon Marimpa Samoura, l’argent généré par la criminalité transnationale et les trafics illicites de tout genre permet de développer les entreprises criminelles et d’intensifier les actions des groupes terroristes. Par leur nature secrète à l’échelle internationale, ces deux activités criminelles ont plusieurs points communs. Pour qu’il y ait blanchiment, il faut un crime préalable dont le revenu est considéré comme de l’argent sale. La communauté internationale a compris rapidement que l’un des moyens efficaces pour combattre le terrorisme est de lui couper ses sources de financement. L’UEMOA s’est inscrite dans cette dynamique.
C’est la raison pour laquelle les CENTIF créées dans notre espace communautaire ont pour but de lutter contre les fléaux ci-dessus cités afin d’offrir un développement sain et un climat propice à l’investissement dans nos Etats. Au-delà de ses obligations communautaires, notre pays a incriminé dans son droit interne le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Le dispositif législatif et réglementaire en vigueur au Mali est conforme aux normes internationales en la matière et il est du devoir du personnel hôtelier d’observer les textes régissant la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme par de simples mesures de vigilance et de prudence à l’égard de la clientèle.
Au cours de l’atelier, les participants ont appris à se familiariser avec des concepts clés du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme par des définitions précises de leur champ de compétence ; les méthodes et les techniques de blanchiment ; les sources et des canaux de financement du terrorisme ; le rôle d’une cellule de renseignement dans la lutte pré citée et enfin le rôle et la responsabilité des assujettis. Les agents formés serviront de relais auprès de leurs collègues pour mieux vulgariser ces concepts afin de donner un coup d’accélérateur à la traque des produits issus d’activités criminelles et contribuant à financer celles-ci.
A. O. DIALLO

source: Essor

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