Des représentants de plusieurs villages du cercle de Kati ont tenu le mardi 2 février 2016, un sit-in pour exprimer leur détermination à barrer la route aux spéculateurs fonciers qui sont en train de les spolier de leurs terres ancestrales. Aussi, ils ont exprimé leur indignation face à un projet de construction de logements sociaux sur leurs terres sans les concerter.

Ce sit-in a eu lieu chez le chef de village de N’Toubana, un village proche de Kati. A l’origine de leur mécontentement, la spéculation sur leurs terres et un projet de construction de logements sociaux à N’Toubana sans concertation du chef de village, du sous-préfet et du préfet de Kati et même du maire de N’Toubana.

Selon Bakary Niaré de Sirakoro-Niaré, membre d’une association de victimes de spéculation foncière, les gendarmes envoyés sur le terrain pour protéger les agents chargés de construire des logements étaient munis d’une fausse réquisition car non livrée par aucune autorité de Kati et sans que le chef de village de N’Toubana ne soit informé.

Pour lui, ce sont les sociétés immobilières qui sont en train de se cacher derrière ce complot en utilisant les autorités comme bouc émissaire. Occasion pour lui d’appeler les autorités à voir sérieusement la question foncière dans le cercle de Kati, qui est, selon lui, une bombe à retardement.

Même message d’indignation de la part d’Ousmane Kassim Diarra de Dio qui ira plus loin en soulignant que la menace foncière au sud est plus grave que la grande crise du nord. Pour lui, si les autorités n’y prennent pas garde, elle va exploser un jour.

Selon lui, toutes les terres de son village ont été spoliées par des spéculateurs fonciers dont le site du dispensaire, le site du vestibule du chef de village et même le cimetière du village.

A l’en croire, les paysans sont plus que déterminés à se battre pour leurs terres agricoles héritées depuis des siècles. Aussi, pour lui, le projet de développement agricole du président de la République avec 15% du budget alloué à l’agriculture avec des engrais et des machines agricoles subventionnés ne sera pas une réussite tant que les terres des paysans ne seront pas préservées.

Le Chef de village a également exprimé sa colère face à la situation tout en demandant aux autorités, plus précisément au président de la République, IBK d’aider les paysans à préserver leurs terres menacées par les spéculateurs fonciers.

Modibo Dolo

Source: Tjikan