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Lutte contre la pratique de l’excision : L’ABSENCE D’UNE LÉGISLATION SPÉCIFIQUE POSE PROBLÈME

Dans le cadre de la lutte contre la violence basée sur le genre, l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT), en partenariat avec Equality Now, a organisé, les 9 et 10 avril à l’hôtel Coccinelle, un atelier qui sert aussi de lancement du Projet : «Renforcer la collaboration et les actions juridiques visant à mettre fin aux mutilations génitales féminines(MGF)». L’ouverture était présidée par le chargé de programme de l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles, Bréhima Ballo. C’était en présence du coordinateur de Voix de femmes, Zongo-Naba K Raphael et de plusieurs représentants des organisations de la société civile (OSC).

Cet atelier visait à renforcer la collaboration et les actions juridiques entre les organisations de la société civile afin de mettre fin aux mutilations génitales féminines en Afrique de l’Ouest, notamment au Mali, Burkina Faso, Bénin et en Gambie. Le chargé de programme de l’AMSOPT a, d’abord, salué tous les efforts de lutte contre les MGF et les actions entreprises pour le respect des droits humains, notamment les droits à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des enfants afin d’améliorer la vie des populations. Ce qui, selon lui, permettra d’entrevoir l’espoir d’un avenir plus radieux pour les futures générations.
Par ailleurs, Bréhima Ballo a soutenu que la préoccupation majeure du gouvernement est la santé des jeunes et des adolescents. En outre, il affirmera que l’initiative est d’une importance capitale. «Elle mérite une attention toute singulière dans la mesure où le taux de pratique de l’excision dans notre pays est estimé à 91%, selon d’Enquête démographique et de santé du Mali (EDSM)», a-t-il relevé, ajoutant que ce chiffre contraste avec les efforts colossaux consentis par notre pays dans la lutte contre la pratique de l’excision. «Le Mali est l’un des rares pays en Afrique où le gouvernement a créé un programme national contre les MGF et y octroie des ressources humaines et financières», a-t-il témoigné.
Il ressort des statistiques de ce programme national que plus de 1 000 communautés (villages et hameaux) ont abandonné la pratique de l’excision. En outre, le programme a sensibilisé 8 585 575 personnes entre 2008 et 2016 à travers une stratégie intégrée de communication de masse (théâtre, forum, cinéma) et la communication interpersonnelle. En 2017, 2 676 déclarations publiques de soutien ont été faites en faveur de l’abandon de la pratique de l’excision.
Nonobstant ces efforts, Bréhima Ballo a déploré le fait que notre pays n’a pas encore adopté une législation spécifique dans la lutte contre les MGF. Pourtant, le Mali a signé et ratifié toutes les conventions et traités pour protéger les femmes et les filles contre cette pratique néfaste, a-t-il rappelé. «Cette absence de législation rend notre gouvernement redevable vis-à-vis des Maliens et aussi de la communautés internationale», a martelé M. Ballo, avant de lancer un appel au gouvernement en vue d’adopter une législation qui protège les filles contre les MGF.

Bembablin DOUMBIA

Essor

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