Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, a célébré, hier lundi 19 décembre 2016, la Journée internationale des migrants. Cette Journée a été consacrée aux efforts conjoints portés par les autorités et leurs partenaires pour transformer la migration en un atout et un choix sûr, vecteur de stabilité pour notre pays.

Il s’est également agi de voire dans quelle mesure il faut renforcer les acquis déjà engrangés par le ministère des Maliens de l’Extérieur, tout en évaluant la contribution de notre diaspora à l’économie nationale, estimée à plus de 470 milliards de F CFA en 2015.

Le nombre de migrants ne cesse de s’accroître dans le monde. Selon les estimations de l’ONU, ils sont, cette année, plusieurs centaines de millions de personnes qui vivent à l’extérieur de leur pays d’origine qu’elles ont quitté pour trouver une sécurité et des moyens de subsistance à long terme. Parmi eux, nombreux sont aussi ces migrants qui ont quitté leur « chez soi », en bravant les mers, les océans et les tempêtes de sables, à la recherche de meilleures conditions de vie pour eux et pour leurs familles. Célébrée donc cette journée internationale des migrants rappelle les bons souvenirs (la migration étant un phénomène ancien et séculaire) et les moyens bons souvenirs avec les images atroces et insoutenables de la migration irrégulière qui interpellent toute conscience humaine. Une véritable hécatombe qui appelle au sens de responsabilité des décideurs et à une collaboration franche avec les partenaires pour la protection accrue des migrants. Mêlés à des éléments d’imprévisibilité, d’urgence et de complexité, les défis et les difficultés des migrations internationales exigent une coopération renforcée et une action collective entre les pays et les régions.
Voilà pourquoi le 18 décembre a été choisi pour célébrer la Journée internationale des migrants, car c’est à pareille date, en 1990, que les Nations Unies ont adopté la Convention des Nations Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles. Jusqu’à présent, seule une quarantaine d’États, dont le Mali, ont ratifié cette convention, dans le cadre de laquelle ils s’engagent à respecter les droits humains et les libertés des migrants vivant sur leur territoire.
Le 19 septembre 2016, à l’occasion d’un Sommet de haut niveau qui a eu lieu au Siège de l’ONU à New York, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté des engagements essentiels visant à renforcer la protection de millions de personnes déplacées de force et qui se déplacent pour d’autres motifs dans le monde entier. Par ce texte, appelé la Déclaration de New York, les États membres se sont engagés à protéger les droits des réfugiés et des migrants, à sauver des vies et à partager la responsabilité du soutien et de l’accueil de ces réfugiés et migrants. En adoptant cette déclaration, ils se sont aussi engagés à entamer des négociations menant à une conférence internationale et à l’adoption en 2018 d’un pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière.
Le thème retenu cette année est : « les migrants disparus ». Par cette thématique, à la brulante et angoissante de la migration, il s’agit de se réunir et à se souvenir des nombreux réfugiés et migrants qui ont disparu en tentant de pénibles voyages, à travers les mers et les déserts et autres routes.
Si la migration, comme l’a bien rappelé le maire de la commune V, Boubacar BAH, est un phénomène très ancien ayant contribué fortement à la culture universelle et permit un rapprochement des peuples, celle-ci malheureusement est en passe de devenir, a regretté le ministre des Maliens de l’extérieur, une menace au regard des interprétations, des enjeux politiques et économiques. D’où, le besoin d’aborder la question avec beaucoup de réflexions.
Au cœur des préoccupations de cette question migratoire, notre pays, selon le Dr Abdramane SYLLA, a entretenu, de par son histoire, de bonnes relations, à travers le monde par la présence nombreux de ses ressortissants. Mais cette pratique ancienne, reconnaît le ministre, a connu des mutations notoires, depuis plusieurs années, devenant ainsi un enjeu majeur pour le développement du pays. Face aux multiples défis de la migration, le gouvernement a multiplié les initiatives capables d’apporter des solutions adaptées, cordonnées qui permettent de mieux gérer le phénomène. C’est dans ce cadre, a-t-il justifié, que la politique nationale de migration a été adoptée en 2014 dont l’un des objectifs majeurs est d’assurer une meilleure protection et sécurisation des migrants maliens.
Voilà pourquoi la journée d’hier, placée sous le signe de la lutte contre la migration irrégulière, a été consacrée à des conférences-débats et tables rondes sur le panorama de la migration ; les couches vulnérables en migration ; la gestion des frontières ; les initiatives de l’État ; les initiatives de valorisation des capacités de la diaspora…
Par ailleurs, la journée, qui a été agrémentée par la prestation d’artistes et humoristes de renom, aura été l’occasion pour le ministère des Maliens de l’extérieur et ses partenaires de rappeler à tous les États des Nations Unies de la nécessité de ratifier la convention sur la protection des migrants et de leurs familles.

Par Mohamed D. DIAWARA

Source: info-matin