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Lutte contre la délinquance financière : Le Bureau du Vérificateur Général sur les traces de quatre anciens Premiers ministres

Quelques jours après la remise de son rapport 2015 au président de la République, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré a rencontré les hommes de média, le mercredi 18 octobre dernier. Rencontre à l’occasion de laquelle, il a expliqué aux journalistes le contenu de son rapport et le contour des missions assignées à sa structure. Avant de révéler que la gestion de quatre anciens Premiers ministres (Diango Sissoko, Oumar Tatam Ly, Moussa Mara et Modibo Keïta) est en cours de vérification par son bureau. Qui selon lui, n’a pas autorité à  juger les délinquants financiers.

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A la faveur d’une conférence de presse qu’il a animée  le mercredi dernier, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré a présenté aux hommes de média, son rapport de vérification produit au titre de l’année de 2015. Cette conférence de presse a été précédée d’un atelier consistant à expliquer aux journalistes, les bonnes manières d’exploiter le rapport annuel du BVG. Au cours de cet atelier, le présentateur M. Diawara a fait l’historique du Bureau du Vérificateur Général, qui a aujourd’hui 11 ans d’existence et les missions qui lui sont dévolues. Selon lui, les rapports de vérification ont pour but d’examiner les travaux effectués auprès d’une entité donnée sur une période donnée et concernant l’ensemble de sa gestion. A cet effet, le rapport du BVG fait la lumière  sur la moralité et la régularité des opérations financières, sur le respect des normes et principes de gestion et/ou sur la performance des structures vérifiées. Pour le présentateur, M. Diawara, les constatations et les recommandations formulées dans le rapport visent à aider les gouvernements à améliorer la gestion des ressources publiques et promouvoir la transparence.

« Un rapport de vérification ne doit pas être perçu comme une fin en soi, mais plutôt comme un maillon essentiel de la politique nationale de lutte contre la corruption et la DEF qui inclut plusieurs acteurs dont la Justice », a-t-il précisé.

Le Vérificateur Général Amadou Ousmane Touré, ajoutera à sa suite que le Bureau du Vérificateur Général (BVG), n’a pas autorité à juger les délinquants financiers.

« Notre rôle s’arrête au contrôle, la loi est claire là-dessus. Il revient à la justice de poursuivre ou non les responsables des structures incriminées par le rapport », a précisé le Vegal, Amadou Ousmane Touré. Qui révèle plus loin que les missions de vérifications du rapport de 2015 ont concerné 23 structures publiques sur plus de 500 services publics que compte le pays. Toute chose qui prouve à suffisance que les 70,10 milliards FCFA d’irrégularités financières décelées dans  le rapport 2015 du BVG ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan.

S’agissant des critères de choix des structures à vérifier,  le Vegal Amadou Ousmane Touré, a précisé qu’elles sont faites en fonction d’une cartographie de sensibilité, de la saisine d’un citoyen ordinaire ou d’un élu et souvent à partir des informations relayées dans la presse.

Les vérificateurs à la Primature

Par ailleurs, le Vérificateur Général, Amadou Ousmane Touré a révélé que son équipe est présentement à la Primature pour vérifier la gestion des Premiers ministres sortants, Diango Sissoko, Oumar Tatam Ly, Moussa Mara et Modibo Keïta.

Selon lui, le Bureau du Vérificateur Général n’a aucune subordination hiérarchique et a autorité à vérifier toutes les institutions publiques civiles et militaires, y compris la Direction Administrative et Financière (DAF) de la Présidence de la République. Dans la même dynamique, il a précisé que selon le code pénal malien, le président de la République n’est pas responsable de la gestion financière.

A la question de savoir si le Bureau du Vérificateur Général est soumis à un contrôle de transparence, le Vegal Amadou Ousmane Touré a répondu par l’affirmative. Selon lui, le BVG est contrôlé par la Section des Comptes de la Cour Suprême. Mais aussi, tous les  trois (3) ans, un cabinet d’audit indépendant exerçant dans la zone UEMOA est recruté pour auditer la gestion du BVG. Dans cette dynamique, le Vegal a sollicité la création d’une Cour des Comptes pour jouer ce rôle.

Selon le Vegal, la seule difficulté qui complique l’exécution des missions du BVG est liée au problème d’archivage au niveau des services. Toute chose qui, selon lui, explique le retard enregistré dans la présentation du rapport.

A noter que le rapport 2015 du Vérificateur Général fait état d’une irrégularité financière de 70,13 milliards FCFA dont 32,78 milliards FCFA en fraude et 37,35 milliards FCFA en mauvaise gestion.  Un montant dont une partie a été remboursée  par des gestionnaires des entités vérifiées au cours des missions de vérification.

Lassina NIANGALY

Tjikan

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