Les jeunes de Kati ont déclaré la guerre aux fonctionnaires corrompus. Le ton a été donné, le samedi dernier, à travers un meeting organisé par le Collectif des jeunes de Kati contre la corruption (CJKC). Le porte-parole du Collectif, Adama Ben DIARRA, a affirmé avoir la preuve contre plusieurs responsables des structures publiques. Ainsi, le Collectif envisage d’engager des poursuites judiciaires contre ceux, qui au lieu de servir le peuple, se servent.
‘’Après la pluie, c’est le beau temps. Actuellement, à Kati ce n’est pas le beau temps pour les prédateurs, les voleurs, les détourneurs et les fossoyeurs de la République’’. C’est à travers ces propos que le porte-parole du CJKC a abordé son intervention devant des centaines de jeunes qui en ont marre de la mauvaise gouvernance des dirigeants de leur localité.
Comme pour quantifier la détermination du collectif à réussir le combat contre la corruption, le jeune Adama Ben DIARRA a paraphrasé un slogan militaire qui dit : ‘’la pluie, le vent, le soleil n’empêche pas la progression d’un soldat. Pour lui, les membres du Collectif sont comme des soldats qui ne reculent jamais sans atteindre leur objectif’’.
Le porte-parole a averti les agents de la mairie à préparer les preuves pour leur défendre face aux éventuels procès qui les attendent. Pour cause, M. DIARRA a affirmé détenir la preuve que la mairie de Kati a détourné 118 millions de FCFA. Selon lui, le Code pénal en vigueur au Mali stipule qu’un détournement à hauteur de 50 millions de FCFA équivaut déjà à une peine la prison à perpétuité.
« Il est grand temps que les tribunaux disent le droit ou que le peuple ferme les tribunaux et retrouve dans les vestibules pour trancher les affaires avec sincérité », a lancé le responsable du CJKC.
Dans son combat, Adama Ben DIARRA s’est fait sienne cette citation de l’ancien Président, Modibo KEITA, ‘’à force d’arranger les situations, on finit par déranger la République’’. Pour lui, c’est ce qui se passe actuellement au Mali. D’où, l’urgence de mettre fin à cette pratique.
Pour y arriver, affirme-t-il, le Collectif a échangé avec le ministre de la justice Malick COULIBALY. Aux dires de M. DIARRA, cette semaine il est prévu de rencontrer le ministre de la Justice pour lui exposer les preuves contre le tribunal et la mairie de Kati qui, dit-il, au lieu de servir la population sont devenus des problèmes.
Il soutient que la lutte contre la corruption doit commencer par les autorités, car sa réussite dépend de la volonté politique. « Quand IBK venait au pouvoir, il était très réconcilié avec son peuple, mais six mois après, ce fut le divorce total », a-t-il fait remarquer avant d’expliquer que cela se justifie par le fait que les autorités n’ont pas donné le bon exemple.
Adama Ben DIARRA a, au passage, écorché le directeur de l’hôpital de Kati. À en croire le porte-parole du Collectif des jeunes de Kati contre la corruption, la population de Kati préfère aujourd’hui se soigner avec des médicaments traditionnels que de se rendre à cet hôpital dépourvu de tout sérieux.
« Le peuple malien ne peut pas continuer à vivre en ce 21e siècle comme sous le temps du colonisateur. Il est temps que les travailleurs des services publics sachent qu’ils ne sont pas là pour s’enrichir, mais pour rendre service au peuple. Le peuple ne doit compter sur aucun leader pour être le libérer, mais doit être son propre libérateur. On n’a connu trop de faux prophètes, trop de faux guides. Ce temps est révolu, personne ne peut libérer un peuple et il appartient au peuple de se libérer », a déclaré Adama Ben DIARRA.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin