Mme Safia Bolly, ministre de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique a animé une conférence de presse hier jeudi 6 décembre dans les locaux de son département.L’objectif était d’informer la presse sur la série d’activités que son département et ses services rattachés vont mener dans les prochains jours.
En effet, le Ministère de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique, conformément à ses missions, après avoir lancé son portail web hier jeudi, va lancer une série d’activités à partir de demain samedi, dont l’organisation, du 09 au 15 décembre prochain, d’une campagne de sensibilisation pour la lutte contre la corruption et le démarrage d’un sondage d’opinion sur les services publics. L’objectif de cette semaine est non seulement de sensibiliser sur le phénomène de la corruption, mais aussi de mobiliser l’opinion nationale sur les immenses défis à relever dans ce combat.
Selon la ministre, plusieurs actions ont été entreprises pour lutter contre la corruption. Pour continuer ces efforts afin d’améliorer la gouvernance dans le pays, elle dira que son Ministère est inscrit dans une logique dissuasive et préventive, tendant à renforcer les actions des pouvoirs publics. Il s’agit entre autres, du renforcement du Contrôle Général des Services Publics, de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite, de la Section des Comptes de la Cour Suprême, de la Cellule d’Appui aux Structures de Contrôle de l’Administration, de l’Inspection des Finances, du Contrôle Financier, du Bureau du Vérificateur Général, de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières, de l’Autorité de Régulation des Marchés Publics. Toutes ces structures dit-elle, convergent vers l’ambition d’une lutte efficace contre la corruption, impliquant une exigence de déontologie des agents publics, comme des agents privés, mais aussi, une obligation de transparence dans la gestion des affaires publiques et la mise en place de mécanismes de prévention et de répression de la corruption et des infractions assimilées.
La ministre Safia Bolly a expliqué les objectifs phares de son département à savoir: améliorer la transparence de la vie publique et continuer à renforcer le dialogue avec les citoyens.
Une campagne pour lutter contre la corruption
Selon elle, la campagne de lutte contre la corruption sera lancée à partir de demain samedi et le dimanche sera consacré à la journée internationale de lutte contre la corruption qui est une journée de sensibilisation.
«La corruption existe dans plusieurs pays. Pour le cas de notre pays, elle a des conséquences néfastes et désastreuses par rapport au développement. Cette année, nous travaillons autour du thème: unissons-nous contre la corruption pour le Développement, la Paix et la Sécurité. », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que cette campagne couvrira l’ensemble du territoire pour renforcer la prise de conscience à travers des témoignages.
A en croire Mme Safia Bolly, son département est celui qui regroupe le plus d’entités de contrôle dont le service du Contrôle Général de l’Etat qui a une fonction d’exécution et de contrôle immédiat qui permet de voir où de situer les risques dans tous les Ministères, l’Office Central de Lutte Contre l’Enrichissement Illicite, qui œuvre à la gestion individuelle du patrimoine et la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) qui lutte contre le blanchiment d’argent.
À la suite de cette campagne dit-elle, le souhait de son département est que les grands acteurs qui vont œuvrer dans la lutte soient non seulement conscients des conséquences mais aient une bonne compréhension sur leur rôle et les jalons qu’ils vont mettre en place pour lutter efficacement contre la corruption. Aussi, ils vont approfondir la réflexion, avec la société civile et les partenaires techniques et financiers, sur les facteurs sociaux-économiques qui pourraient pousser un individu à dévier du chemin de l’intégrité.
Parlant du dialogue avec les citoyens, Mme Safia Bolly a évoqué des cas de plainte par rapport à la qualité des services de l’administration.
«Nous avons entendu beaucoup de plaintes par rapport à la qualité des services de l’administration. Des plaintes sur la lourdeur de l’administration, sur l’absentéisme, sur le manque de professionnalisme…..», a-t-elle expliqué. Avant d’indiquer qu’il faut reformer les structures, améliorer les qualités des services, faire une étude approfondie de ces services, voir les manuelles de procédures qui existent pour faire une revue de la gestion de la capacité des ressources humaines. Pour elle, tout cela va être accompagné par un sondage d’opinion sur la qualité qui a pour objectif, de mettre les usagers au cœur des actions pour mieux manager les services publics et obtenir l’amélioration de leur qualité.
« La qualité des services publics est un élément déterminant du lien entre les citoyens et les services publics. Il est donc essentiel que les citoyens soient satisfaits de tous les services rendus par l’administration publique, car cette satisfaction est le fondement du respect et de la confiance qui peuvent s’établir entre l’Etat et la population », a-t-elle souligné.
D’après elle, le gouvernement du Mali accorde un intérêt particulier à ce sondage qui s’inscrit dans le cadre de la réforme administrative et institutionnelle en cours au Mali.
« Ce sondage d’opinion contribuera à mettre à la disposition du département, des indicateurs clés sur le niveau de satisfaction actuel des usagers. Ces indicateurs, mis en perspective avec l’ensemble des actions prévues dans le programme d’activités pour la période 2017-2018 du département, vont permettre de mesurer les impacts des actions déjà entreprises, de généraliser les actions sources de satisfaction, mais aussi d’identifier les mesures correctives nécessaires pour la poursuite de la mise en œuvre des réformes administratives », a-t-elle précisé.
Par ailleurs, Mme Safia Bolly dira que le lancement du portail web de son département s’inscrit dans leur stratégie globale de communication qui a pour objectif, d’une part de donner de la visibilité aux actions du département dans ses missions de réforme de l’administration et de transparence de la vie publique. Et d’autre part, de donner le maximum d’informations utiles au public et à la presse dans la plus grande transparence.
Moussa Sékou Diaby
Tjikan