Dans un système coriace, lorsque les grognements populaires se font de plus en plus, ils appliquent ce qui est communément appelé dans les jeux des échecs le sacrifice du pion pour le roi.
Des détournements des centaines voire des milliers de milliards pour une période de moins d’une décennie, se soldent par la capture et la mise aux arrêts de ceux qui en ont pris moins de 10 milliards, pour présenter une opération de nettoyage par le bas. Si le Mali a traversé des scandales qui ont plus ruiné son système, ce sont les scandales des détournements au sein de son armée à une époque de guerre qui a vu des militaires s’enrichir comme par magie, pendant que nous en avons perdu des centaines sur le champ pour des raisons étonnement obscures.
Qu’est-ce qui rend triste aujourd’hui que de voir dans quelles conditions nos militaires tombent ? Qu’est-ce qui est aussi révoltant que de voir les enfants du pays tombés sans remise en question de notre système de défense ?
Ceux qui applaudissent aujourd’hui, et sont convaincus que ces opérations consistent à faire un nettoyage du système, oublieront très bientôt avec la mise aux arrêts de quelques petits poissons du système. Il est impossible de donner du souffle à ce pays avec tous les dégâts qu’il a traversé dans l’impunité qui est presqu’une normalité pour ne pas dire culturelle, avec les mêmes techniques de tractations et de fuite en avant. Ce n’est pas un seul homme et son équipe qui mettront ce système aux arrêts, et cela quelle que soient leur droiture et leur détermination. Ce que serait la fin de la semaine, se sent depuis en milieu de la semaine.
Nous assistons tous aux tractations qui produisent toujours les mêmes conséquences. Cela ne date pas d’aujourd’hui, parce que nous avons toujours des hommes et des femmes que nous avons rendus intouchables. Et cela nous empêche d’accepter de faire face et toucher les maux dont notre pays souffre.
Les techniques qui consistent à menacer et traquer ceux qui ne sont pas d’accord, ressortent du même cadre d’étouffement pour protéger les mêmes intouchables.
Touré Abdoul Karim
Source: ledemocratre Mali