Et s’il s’avérait que les patrons ont peur de la prise de conscience des ouvriers sur leur situation de classe exploitée. Et qu’ils veulent donc se revêtir pour encore regagner une assise plus solide. En effet, dernièrement, un groupe d’opportuniste s’est constitué autour du Président du patronat malien qui se plait à accuser des fonctionnaires de corrompus, sans pour autant donner de preuve.
Aussitôt après l’accusation de Mamadou Sinsy Coulibaly à l’encontre de Nouhoum Tapily, un jeune « Professeur » nommé Clément qui n’a pas conscience de l’appartenance du système de corruption dans notre pays, a vite drainé derrière lui, quelques personnes. Pour dit-on, soutenir Madou Coulou dans sa lutte contre la corruption. Nous ne pouvons pas démentir que les agents publics ne sont pas corrompus mais nous nous méfions d’une vérité venant du mensonge. La vérité venant du mensonge anime la confusion, elle exprime un conflit d’intérêt et recherche le poids dans un rapport de force dans une situation.
Aujourd’hui, le terrain de la corruption est entretenu par les patrons dont Madou Coulou est le N°1 en complicité avec les plus hautes autorités politiques. D’ailleurs, qui d’entre nous ignorent que les lois de notre pays sont presque toujours favorables aux riches et exploiteurs d’hommes, c’est à dire les patrons. Au Mali, il n’y a que des projets de loi et jamais de proposition de loi. Le système patronat qui est même mondialisé et qui finance les projets de loi et leur début de champ d’application, n’est-il pas autant coupable ?
Quant au ‘’professeur’’ qui s’adjoint aux patrons, beaucoup de Maliens pensent qu’il mène une lutte alimentaire. Sans quoi, il doit être en mesure de savoir que la corruption est politique et que pour la vaincre, il faudrait passer par dénoncer cette politique et non le fonctionnaire qui n’est que l’intermédiaire. S’il n’est pas en mesure de comprendre cela, c’est qu’il donne alors raison aux internautes qui doutent de son niveau d’étude.
Il est temps que les jeunes Maliens et Ouvriers cherchent à comprendre le mécanisme qui les exploite et arrêtent de suivre aveuglément les déclarations de leurs bourreaux économiques. Il faut que les uns et les autres sachent que les patrons sont les fruits de la privatisation sauvage, qui empêche des dizaines de millions d’individus d’avoir une vie noble et digne au profit d’une minorité d’exploitant d’homme. Pour preuve, les ouvriers des usines des patrons sont-ils dans les bonnes conditions de travail ? Bien sûr que non et nous le savons tous. Le plus souvent, ces ouvriers travaillent pendant plus de huit heures par jour, rarement ils ont le Salaire Minimal Garanti, ils n’ont pas de droit syndical encore moins de grève, ils n’ont pas de protection sociale, ils sont abusivement chassés… Pour s’en convaincre, il suffit de s’entretenir avec ces ouvriers ou de faire un petit espionnage à l’inspection de travail.
En outre, l’accaparement de terre constitue une grande catégorie de corruption. Combien sont ces patrons qui s’accaparent des villages entiers pour leurs seuls profits au nom du modernisme de la grande production qui ne vise en réalité rien d’autre que la mise en place d’une Oligopolisation des Agro-Industries comme le cas du GDCM à Sanamadougou, Groupe Kledu à Baguineda en transformant leurs proies en ouvriers agricoles sans même revenus pouvant les prendre en charge. Pourtant après la faillite ou la liquidation de ces sociétés multinationales en déplacement, les terres ne sont pas restituées aux véritables propriétaires. C’est-à-dire, même les générations futures de ces villages accaparés sont déjà appauvries. Est-ce juste ?
Dans les tribunaux, c’est l’accord entre les patrons et l’autorité politique qui rendent la décision de justice et non les juges et les textes (l’affaire du boucher qui a fait démissionner Malick COULIBALY de la magistrature quand il servait à Kati, n’en est-il pas une preuve ?).
Combien de patrons riches corrompent régulièrement le système pour s’accaparer des terres des plus pauvres illégalement ? Mamadou Sinsy Coulibaly pourrait-il prouver qu’il n’a pas fait de même pour s’offrir la presque totalité des champs du vieux Siriman au Point-G ? Aujourd’hui, le vieux Siriman vit dans une précarité qui ne dit pas son nom (il peine même à acheter ses ordonnances). Au même moment, ses champs sont exploités par le patron des patrons. N’est-ce pas injuste ?
Dans nos futures livraisons, nous reviendrons plus en détails sur certaines questions évoquées dans cet article.
Source: Le Confident