Dans le cadre de la lutte contre la corruption au Mali, la Maison du partenariat Mali-Angers a servi de cadre le 31octobre 2017, à l’atelier d’échanges avec le gouvernement, les Organisation de la société civile (OSC) et autres acteurs de lutte contre la corruption pour l’amélioration du système judiciaire dans la répression de la corruption. Les travaux d’ouverture étaient coprésidés par M. Traoré, coordinateur du RPL, du chef d’escadron Mamadou Sangaré, en présence de plusieurs participants
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Cette activité a comme objectif principal de contribuer à l’amélioration du système judicaire dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali. Quant aux objectifs spécifiques, il s’agit entre autres : d’échanger avec les membres du gouvernement, les OSC et autres acteurs sur la place/rôle de la justice dans la lutte contre la corruption au Mali ; discuter de la problématique de la répression de la corruption et délinquance financière au Mali ; faire des recommandations pertinentes pour l’amélioration du système judiciaire au Mali.
Il faut reconnaitre que depuis quelques années, la corruption constitue un véritable ralentisseur au développement socioéconomique. Elle est source de graves périls et provoque des drames économiques, humains, sécuritaires et politiques parfois irréversibles. Il compromet le jeu démocratique, porte atteinte au crédit de l’Etat, favorise la criminalité organisée et assure l’impunité des auteurs de certaines infractions.
Elle se manifeste dans toutes les couches de la société et tous les niveaux de gestion des affaires de l’Etat et des collectivités. Plusieurs facteurs ont facilité un tel processus, dont la dégradation de la déontologie professionnelle, l’absence de sanctions et de contrôles efficaces, les dysfonctionnements du système judiciaire, l’inapplication des lois.
Le fonctionnement des entités étatiques a connu un arrêt dans les régions occupées. La phase de transition, négociée entre les auteurs du coup d’Etat et la médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a été émaillée d’évènements révélateurs de l’effondrement de l’autorité et de la légitimité de l’Etat. En janvier 2013, l’intervention militaire et le déclenchement du processus de reconquête du Nord ont marqué une évolution majeure dans le processus de stabilisation du pays, qui s’est poursuivi par la signature d’un accord de paix le 15 mai 2015.
Il est évident que la toile de fond de tous ces problèmes reste la mauvaise gouvernance et la corruption. En effet, en plus des problèmes et cas mentionnés dans les termes de référence du présent atelier, les enquêtes ‘Afro-baromètre’ de 2013 font ressortir que selon les perceptions des citoyens et citoyennes, les performances du gouvernement dans sa lutte contre la corruption reste très faible à telle enseigne que beaucoup de Maliens pensent que la plupart ou l’ensemble des institutions sont impliquées dans des affaires de corruption.
Ces constats montrent avant tout le malaise profond des citoyens et citoyennes. Selon le rapport de l’observatoire des pratiques anormales de l’Uémoa, le Mali reste l’un des pays où les prélèvements illicites sont élevés, et où la majorité des services contribuent aux prélèvements.
Le rapport 2015 du Vérificateur général montre des manquements qui ont entrainé des déperditions financières en fraude et en mauvaise gestion de plus de 70 milliards de FCFA. La solution contre la corruption est individuelle et collective, avec bien sûr comme signe d’encouragement l’exemplarité des décideurs politiques et publics estime le vérificateur général. « Derrière chaque corrompu se cache au moins un corrupteur », a-t-il fait remarquer, en appelant chacun à ses responsabilités face à ce phénomène.
Avec la ferme conviction que les organisations de la société civile sauront relever le défi de la lutte contre la corruption au Mali.
La rédaction