La société malienne est gangrenée depuis plusieurs décennies par un phénomène de corruption en forte progression car se nourrissant de la mauvaise gouvernance, de l’impunité et de l’injustice sociale. Le phénomène s’est emparé de tous les secteurs d’activités dont l’éducation, l’économie, la santé… compromettant ainsi le développement du Mali. Ce fléau constitue aujourd’hui un véritable problème de développement qui frappe tous les citoyens, principalement la jeunesse qui reste la couche la plus exposée au phénomène. La lutte contre la corruption et la délinquance financière reste la mission régalienne de l’Etat. Mais, les organisations de la société civile ont un rôle important à jouer dans le combat contre ce phénomène dévastateur qui compromet l’émergence socioéconomique de notre pays.
La Plateforme contre la corruption et le chômage (PCC) a été portée sur les fonds baptismaux pour tenter de jouer ce rôle incontournable de la société civile. Consciente que le développement du pays passe par une gestion saine et rigoureuse de la chose publique, la PCC mène une bataille acharnée contre la corruption, la délinquance financière et le chômage au Mali depuis quelques années. C’est ainsi que le projet «Education et formation citoyenne pour une gouvernance et une auto-gouvernance en République du Mali» a été lancé par la plateforme pour atteindre ses objectifs. Financé par l’Union Européenne (UE), cette initiative œuvre à l’éveil des consciences des populations maliennes à travers la formation, l’information et la sensibilisation sur les nombreuses conséquences néfastes de la corruption et de la délinquance financière sur un pays pauvre et en crise comme le nôtre.
Le projet concerne toutes les couches socioprofessionnelles mais cible principalement la jeunesse qui reste la couche la plus vulnérable au phénomène de la corruption. Cibler cette couche, qui constitue la majorité de la population malienne mais aussi et surtout l’avenir de la nation, est sans doute l’une des meilleures stratégies pour la PCC de réaliser son ambition. L’objectif principal du projet «Education et formation citoyenne pour une gouvernance et une auto-gouvernance démocratique en République du Mali» est de construire un nouveau type de Malien sur la base d’une bonne gouvernance du bien public.
La Plateforme, à travers ce projet, organise depuis plusieurs mois des rencontres d’échanges, de formation, d’information et de sensibilisation en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Des rencontres dans ce sens sont prévues dans plusieurs régions et ont déjà eu lieu à Bamako. La dernière rencontre d’échanges a eu lieu samedi dernier (10 avril 2021) à la préfecture du cercle de San (région de San).
L’événement a été marqué par la présence des autorités administratives et coutumières du cercle de San. Les populations locales ont massivement effectué le déplacement. Conformément à l’objectif de lutte contre la corruption, les débats ont porté notamment sur les enjeux et les facteurs de la corruption. Cette étape sanoise est la première rencontre initiée dans cette nouvelle région du pays. Plusieurs autres rencontres d’échanges y sont également prévues ainsi que dans d’autres régions du Mali.
L’éradication de la corruption et de la délinquance financière est une condition sine qua non du développement. Il convient donc de s’investir dans la lutte contre ce fléau destructeur de nos sociétés. Le combat de la Plateforme contre la corruption et le chômage est donc une cause noble qui doit bénéficier du soutien et de l’encouragement de tous les citoyens soucieux de l’avenir du Mali.
Oumar Alpha
Source : Le Matin