Ils ont fait une prédication à l’intention des populations de Kerawa mardi soir.
Mardi 15 décembre 2015, peu avant19 h, les membres de Boko Haram ont fait un grand rassemblement à Kerawa Nigeria. Arrivés à plusieurs centaines, les terroristes ont installé de puissants haut-parleurs. Phares allumes. Ils ont alors commencé une longue prédication en arabe, hausa et kanouri. Les prêches étaient sans doute adressés aux populations de Kerawa du côté camerounais de la frontière. Les deux villages ne sont séparés que par une mince rivière qui sert aussi de frontière entre le Cameroun et le Nigeria. Pendant de longues heures, les mégaphones de Boko Haram ont vomis la propagande de la secte. Les populations de Kerawa chez elles n’ont eu d’autre choix que d’écouter les discours enflammés. Le froid qui sévi en cette fin d’année et l’arsenal avec lequel les combattants de la secte ne les incitaient pas à sortir.
Les militaires quant à eux étaient sur le qui-vive. Ils cherchent à comprendre la signification de ce rassemblement. De telles réunions de Boko Haram ont souvent précédé de cruelles offensives. Les membresde la secte organisent souvent ces raouts pour haranguer les combattants et donner des consignes de combat. Mais, Boko Haram a semblé poursuivre d’autres objectifs mardi. Certains passages des prêches entendus à Kerawa font penser à des observateurs que la secte était venue recruter de nouveaux membres. Les prédicateurs de Boko Haram avaient l’habitude de parcourir les villages camerounais de la frontière. Ils venaient, souvent avec des cadeaux. Ils rassemblaient alors les populations pour leur prêcher la bonne parole.
C’était un ressort important pour recruter des membres. La jeunesse, les populations misérables et désespérées étaient ralliées en masse. ” Ce sont des escrocs de la misère et du mal être du peuple. La communauté musulmane doit réagir. Les imams dans les mosquées et les quartiers,les hommes et les femmes doivent se mobiliser . Le gouvernement doit mettre sur pied des politiques sociales d’inclusion et de protection des populations vulnérables. Il s’agit d’un vaste chantier de resocialisation dans lequel chacun doit jouer sa partition le gouvernement surtout” à réagi un membre de la jeunesse islamique du Cameroun (Jic) une association très active sur le terrain. La Jic promet par ailleurs de faire une conférence au mois de février prochain pour sensibiliser les jeunes musulmans sur l’importance de l’instruction et de l’éducation.
Source: africapresse
