Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius va se rendre «dans les tous prochains jours» au Tchad, au Cameroun et au Niger pour soutenir la force multinationale de lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui affiche sa proximité idéologique avec Al-Qaïda et l’organisation Etat islamique.
«Nous aidons ces pays, qui sont nos amis, mais nous n’avons pas l’intention de nous investir directement dans le conflit. Initiative africaine, soutien international. La France doit favoriser tout cela, c’est ce qu’elle fait», a expliqué le ministre sur Europe 1 et I Télé. Et d’ajouter : «Nous essayons de mobiliser les Africains. Ils ont pris la décision très positive de mettre sur pied une force de plus de 8.000 hommes. L’affaire doit passer maintenant devant le conseil de l’Union Africaine et le conseil de sécurité, et nous soutiendrons cela.»
Début février, lors d’une réunion à Yaoundé, le Nigeria et ses voisins – Tchad, Niger, Cameroun et Bénin – se sont mis d’accord pour mobiliser 8.700 hommes dans une force multinationale de lutte contre Boko Haram. Le quartier sera établi à N’Djamena. Cette force a pour objectif de «créer un environnement sûr et sécurisé dans les régions affectées par les activités de Boko Haram et d’autres groupes terroristes».
Il y a quelques mois, déjà, le Niger et le Tchad avaient positionné des troupes au nord du Nigeria, dans la ville stratégique de Baga, située sur le lac Tchad. Ils avaient ensuite retirées en raison de différends avec le Nigeria dont l’armée s’est montrée inefficace dans la lutte contre Boko Haram. Le 3 janvier, les combattants de la secte islamiste avaient pris cette ville lors d’une attaque jugée comme la «plus grande et la plus destructrice» depuis le début de leur insurrection en 2009. Lors de cette offensive qui a fait «des centaines» de morts, les islamistes avaient commis des exactions qualifiées de «crimes contre l’humanité» par les États-Unis et la France. Les exactions de Boko Haram ont fait au total plus 13 000 morts et 1,5 million de déplacés au Nigéria.
Par ailleurs, le Tchad a positionné des troupes à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria en déployant un contingent d’environ 2 500 hommes et massé des troupes avec plus de 400 véhicules à la frontière Niger-Nigeria aux côtés des forces nigériennes.
De son côté, le président nigérian a demandé l’aide des Etats-Unis. Dans le Wall Street Journal, Goodluck Jonathan dit avoir demandé aux États-Unis, dès le début de l’année 2014, d’envoyer au Nigeria des soldats ainsi que des conseillers militaires pour combattre la secte islamiste. Si les Etats-Unis ont affirmé qu’il n’y avait aucun projet d’envoyer ou d’ajouter de nouveaux soldats américains au Nigeria, Washington devrait soutenir l’élaboration d’une force multinationale africaine.
Plusieurs dizaines de personnes soupçonnées d’être liées à Boko Haram ont été arrêtées près de Zinder, dans le sud du Niger. «Dans la région de Zinder, nous avons quelques dizaines de gens que nous avons interpellés pour les vérifications. Ce sont des suspects», a déclaré le gouverneur de la région, Kalla Moutari. Ces arrestations auraient été effectuées depuis le début des attaques lancées par le groupe islamiste dans le pays.
Par leparisien.fr
Source: Le Parisien