Depuis le vendredi 11 mars 2022, plusieurs membres influents du parti de l’Union pour la République et la Démocratie (URD) ont été inculpés et placés sous contrôle judiciaire pour faux et usage de faux par le Juge d’instruction du 9ième cabinet du Pole économique et financier de Bamako. Cela, dans l’affaire du prétendu congrès extraordinaire de l’URD organisé le 16 janvier dernier. C’est suite à ce congrès que Gouangnon Coulibaly a été élu président du parti malgré le boycott du président par intérim de l’URD, le Pr Salikou Sanogo et plusieurs membres de son clan.
Depuis la mort de son président et fondateur Soumaila Cissé, rien ne va plus au sein de l’Union pour la République et la Démocratie (URD). Ce grand parti est miné par des conflits internes qui tirent leur source du calcul politique de la désignation du candidat du parti à la prochaine présidentielle qui attise toutes les convoitises. Ce qui a entrainé la division du parti en deux clans.
Tout a réellement commencé avec l’arrivée de l’ancien Premier ministre du régime d’IBK, Boubou Cissé au sein de l’URD. Cela, à la surprise générale, mais par le truchement de certains ténors du parti de la poignée des mains. Lesquels ont voulu tordre le cou à toutes les normes et tous les textes du parti pour concilier le destin de cet ancien PM avec l’avenir politique du parti de Soumaïla Cissé. Si dans un premier temps, cela était impossible au regard du tollé crée à l’interne du parti devant cette hypothèse, ces protagonistes avec des espèces sonnantes et trébuchantes ont finalement réussi à embarquer de nombreuses sections à leur cause. Suivront des pétitions avec d’innombrables signatures dans le but de mettre en minorité le président par intérim et d’autres anciens compagnons politique du défunt président du parti.
Partant, à la surprise générale, le vice-président de l’URD, en l’occurrence le Pr Salikou Sanogo qui assure l’intérim est contesté par une frange importante des membres du Bureau National Exécutif qui lui a exigé d’organiser le plutôt que possible un congrès extraordinaire à l’issue duquel un nouveau président sera élu. Conscient du manque de volonté du président par intérim d’organiser ce congrès, ce clan a décidé d’aller au congrès sans lui. Et de ce fait, Gouangnon Coulibaly a été élu pour assurer la présidence du parti par certains membres qui ont participé au congrès.
Bien avant ce congrès, le Pr Salikou Sanogo avait fait une dénonciation stipulant que ces gens veulent tout simplement s’emparer de la direction du parti en violation flagrante de tous les textes du parti et d’inviter les membres de son parti à ne pas suivre ces gens dans leur manœuvre. Après le congrès du 16 janvier, l’on assiste à des actes de bicéphalisme au niveau de la direction du parti.
Ce faisant lors des évènements marquant la vie de la nation, le public était étonné de voir circuler souvent ou diffuser deux communiqués de l’URD avec deux signataires différents.
Le bureau dirigé par le Pr Salikou Sanogo n’a jamais reconnu les résolutions du congrès extraordinaire ayant élu le sieur Gouangnon Coulibaly à la tête du parti. D’ailleurs, ce bureau a décidé d’exclure ou de suspendre le 5 février dernier les membres du parti qui ont facilité l’organisation de ce congrès. Ce, pour la simple raison qu’ils sont dans une entreprise de destruction de l’image du parti avec la division. Comme si les exclusions et les suspensions ne suffisaient pas, le Professeur Sanogo a décidé de traduire l’affaire devant les tribunaux pour trouver un satisfecit face à Gouangnon Coulibaly et ses complices. C’est suite à cette démarche que l’on a appris l’inculpation des personnes du parti qui sont les principaux organiseurs du congrès du 16 janvier. Ces personnes sont : Gouangnon Coulibaly, Mme Coulibaly Kadiatou Samaké, Kalilou Samaké, Aly Bazzi et Mohamed N Maiga. D’après nos sources, ces personnes ont été inculpées et placées sous contrôle judiciaire pour faux et usage de faux par le Juge d’instruction du 9ième cabinet du Pôle économique et financier. Cette décision du Juge constituera sans doute une victoire pour le Pr Salikou et les siens. Mais le clan de Gouangnon Coulibaly avec ses gros moyens n’a pas dit son dernier mot. Affaire à suivre.
Adama Tounkara