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L’un dans l’autre, le peuple s’emmêle les pinceaux

Remplacer un Dictateur par un Monarque Républicain produit les mêmes effets en usant de méthodes différentes, telle est en essence l’économie de la lutte du 26 Mars 1991.

On comprend aisément que le premier, le Dictateur, procède par injection tandis que le second, le Monarque, procède par « per os », la différence ne serait expliquée que par la brutalité de la méthode du premier par opposition à la finesse du second. Mais le résultat serait le même, l’état du patient ne s’est pas amélioré, au contraire, il semble s’aggraver par le tâtonnement des soignants.

Qu’est-ce qui explique que le second soignant ne puisse faire mieux ?

La victoire a été belle pour le patient d’avoir pu renverser son premier soignant, le Dictateur, qui ne lui administrait quotidiennement que des injections en dépit de sa volonté. Trop c’est trop ! Dans l’enchantement de ce succès, il n’a pas vu le pire venir. Le remplaçant du Dictateur ; le Monarque Républicain, bien soigné dans l’esthétique mais nourri des mêmes intentions que le premier, il ne ferait pas mieux, au contrairement il ne fera qu’aggraver l’état du patient tout en lui prononçant des paroles agréables qui ne se réalisent point.

Pourquoi à la place d’un vrai soignant le patient n’a eu droit qu’à un Monarque Républicain ? Parce qu’il ne s’est pas assumé jusqu’au bout de sa lutte.

Rappelez -vous qu’après le renversement du régime de Moussa Traoré, nous avons fait le choix de faire la transition vers la démocratie en faisant purement et simplement du copier-coller de la constitution française d’Octobre 1958, sans réflexion endogène, ni peser le pour et le contre ; ce qui aboutit à la constitution que nous connaissons aujourd’hui de Février 1992, qui confère les prérogatives d’un Monarque Républicain au Président de la République.

Cette constitution, ne garantit ni la séparation des pouvoirs, ni l’équilibre des pouvoirs. Elle est purement et simplement antidémocratique.

Voulez-vous-en les preuves ?

Interrogez-vous sur l’autonomie de la Justice malienne pour le comprendre, le nombre d’innocents dans nos prisons ou de coupables en liberté qui polluent l’atmosphère, ou la crédibilité de la Cour Constitutionnelle, de la Haute Cour de Justice, de l’Assemblée Nationale, bref, de la crédibilité des Institutions de la République.

Le Président de la République étant une Institution, Il préside le Conseil des Ministres, Il préside le Conseil Supérieur de la Magistrature, Il est le Chef Suprême des Armées, Il peut dissoudre l’Assemblée Nationale, Il préside le Conseil Supérieur de la Défense Nationale, Il nomme aux emplois civiles et militaires. Alors, c’est un Monarque Républicain.

On ne peut accepter dans une République moderne de concentrer autant de pouvoir dans les mains d’un seul homme. Où étaient les Juristes Maliens ou les intellectuels de la nation quand on adoptait une telle loi fondamentale ? N’est-ce pas pour la liberté qu’ils se battaient ?

Comment faire pour avoir un bon soignant cette fois-ci ?

Pour avoir un bon soignant à notre patient, le Mali, deux conditions cumulatives sont nécessaires.

Des hommes de qualité autour d’un Leader visionnaire ; une vision vertueuse

Il convient d’admettre que ce sont les hommes qui nous ont entrainés dans cette abîme, et ce sont certainement les hommes qui nous en feront sortir. Mais, pas les mêmes hommes.

Le Mali ne peut sortir de cette abîme que par une lutte collective et populaire, organisée autour d’un Leader visionnaire, qui a un amour adent pour sa nation et son peuple, et qui ne fait l’économie d’aucun effort pour la servir, et exclusivement elle seule.

Ce dirigeant Suprême doit nécessairement être accompagnés par une équipe qualifiée, compétente, battante et abreuvée que des seules valeurs morales et éthiques. Une équipe qui agit sans complaisance pour le bien du peuple avec justice et équité.

Ainsi, cette équipe d’élite, en concertation avec le peuple définiront ensemble les priorités du Mali, à mettre en œuvre avec le soutien inclusif du peuple dans toutes ses composantes sans exception aucune.

Bâtir des Institutions crédibles, autonomes et efficaces

Cette étape est cruciale pour cristalliser la volonté du peuple. Cela passe nécessairement par une révision de la loi fondamentale. Des Institutions fortes bâties par des hommes sincères et courageux sur une idéologie forte, telle est la voie qui mettra le Malien au service de lui-même. Lorsqu’il n’y aura plus d’impunité, que les services publiques ne seront plus monnayés, que le savoir primera sur le paraître, que la promotion des fonctionnaires se fera au mérite, alors le Mali sera mis sur une voie droite qui le conduira à la liberté et la prospérité.

En conclusion, ce que je voudrais que les Maliens comprennent. Ce n’est ni la démocratie en soi, ni une oligarchie quelconque, encore moins une dictature qui nous apportera notre salut. C’est par le savoir, le travail, l’éthique et la probité morale du peuple et de ses dirigeants que nous aurons la liberté et la prospérité tant désirées.

Youssouf Malle

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