Une révolution est peut-être en marche dans les coulisses du football européen. Président de l’UEFA depuis le mois de septembre dernier, Aleksander Ceferin a décidé de jeter un pavé dans la mare après six mois d’observation, convaincu de la nécessité de réformer le système actuel du marché des transferts.
Et ce afin d’éviter que les plus grands clubs du continent ne réunissent les plus grandes stars du ballon rond. A l’image du Real Madrid, du FC Barcelone ou des grosses cylindrées de la Premier League.
« Il faut évaluer la compétitivité de chaque ligue et voir si la façon dont fonctionne le marché des transferts aujourd’hui est la meilleure. Il ne faut pas avoir peur de toucher aux règles du marché des transferts et développer des mécanismes comme les taxes de luxe ou poser des limites dans les effectifs« , dixit le dirigeant slovène, ce mercredi, dans le cadre d’un congrès organisé à Estoril, au Portugal. Tout cela dans un seul but évidemment: « Veiller à ce qu’un ou deux clubs n’aient plus la possibilité de rassembler tous les joueurs de talent. Nous, l’UEFA, ne pouvons pas laisser la grandeur de certains clubs noyer les plus petits. »
Une « luxury tax » comme en NBA ?
En janvier dernier, un rapport accablant commandé par la confédération européenne de football pointait les inégalités grandissantes entre les clubs de l’élite continentale et leurs modestes homologues privés des plus grandes soirées de coupe d’Europe. « Les 15 premiers clubs européens ont engrangé 1,514 milliard d’euros de recettes commerciales et de sponsoring au cours des six dernières années (soit une hausse de 148 %), contre 453 millions d’euros pour les quelques 700 autres clubs européens de première division (+17%)« , pouvait-on lire notamment dans cette étude.
Farouchement opposé au projet de « Superligue » voulu par les références actuelles du ballon rond européen, Aleksander Ceferin pourrait rapidement statuer afin de défendre son idée du football. Une « luxury tax » serait ainsi à l’étude sur le modèle des mesures prises en NBA notamment, avec une taxation des clubs outrepassant un certain plafond salarial – le fameux « salary cap » encadrant la masse salariale de chacune des franchises. Des quotas de joueurs pourraient du reste être instaurés afin de contraindre les clubs les mieux lotis à dégraisser leurs effectifs. Pour une répartition des talents plus équilibrée. Donc plus juste sur le papier…
Avec Sports