L’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (Ucrom) et le réseau «Joko ni Maaya» ont mené une mission de conciliation entre les orpailleurs de Massogo dans le cercle de Kadiolo et les autorités administratives de la région de Sikasso. Cette mission conduite par le Réseau «Joko ni Maaya», dont l’Ucrom est membre, fait suite aux cris de détresse des exploitants du site minier de Massogo dans la commune de Missely, face à l’abus des forces de sécurité.
L’équipe de la mission était composée de Pr. Abdoulaye Niang, directeur exécutif du centre Senè d’étude stratégique sur le Co-entreprenariat, Daouda Doumbia, Coordinateur du Réseau «Joko Ni Maaya» et de trois autres membres du bureau de l’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (Ucrom). La délégation a quitté Bamako pour Sikasso le vendredi 26 mai 2017. Elle a rencontré le gouverneur de la région de Sikasso, avec lequel elle s’est entretenue sur les raisons de la mission avant de poursuivre son chemin jusqu’à Massoko dans le cercle de Kadiolo.
Selon Hady Sidibé, secrétaire à l’organisation de l’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali (Ucrom), cette mission fait suite à l’appel fait à l’Ucrom par le comité de gestion du site minier de Massogo pour abus des agents de force de l’ordre contre les exploitants. «Nous nous sommes rendus sur le site d’exploitation en catimini et notre constat a été amer. Nous avons vu sur la route de Missely à Massogo, des policiers et gendarmes stationnés un à un en train de rançonner les usagers de la route», a déploré M. Sidibé.
C’est face à cette situation qui pollue l’atmosphère entre les agents de force de l’ordre et les exploitants du site, que les services de l’Union des comptoirs et raffinerie d’or du Mali a été demandé et celle-ci, à son tour, a sollicité l’appui du réseau «Joko ni Maaya». L’objectif de la mission était de prêter main forte aux populations car au-delà des abus des policiers, les habitants des villages de Massogo, Noungani et Kébani sont chassés du site pendant l’hivernage pour faire place aux exploitants ivoiriens. L’exploitation du site a pourtant permis la construction d’un centre de santé dont les autorités sur place refusent l’ouverture sous prétexte qu’il ne respecte pas les normes de construction.
Cette médiation menée sous la couverture du Réseau «Joko Ni Maaya» a permis de mettre un terme à cette malencontreuse situation. Le sous-préfet de Kadiolo, après des échanges avec la délégation, a instruit à ses hommes que tout argent perçu des mains des exploitants soit justifié avec un reçu. Puisque le site minier est dans une forêt classée, il a également demandé aux populations des trois villages de respecter les conditions d’exploitation en vue de sauvegarder la forêt.
Gabriel TIENOU