Rien ne va plus entre à Badinko, commune de Sébékoro Située à 30 km de Bamako dans le cercle de Kita. Une affaire de lotissement et de chefferie a incité la population à en découdre avec les autorités administratives et politiques. Toute chose à l’origine d’un grand désordre. L’affaire implique M. Youssouf Morba, Sous –Préfet de Sébékoro, le maire devenu député, à savoir l’honorable Drissa Nomoko.
C’est le 6 Mars dernier que la population a été informée du lotissement de la localité par le Sous Préfet M. Morba , alors que la mairie avait délibéré depuis 2011 lors d’une session laquelle a adopté la décision à travers le conseil communal. Environs 236 familles seront touchées par ce lotissement.
Signalons que depuis 1999, il n’ya pas de Chef de village à BADINKO ; Toute chose attribuée à la mauvaise volonté de Drissa Nomoko, maire au moment des faits. Il est accusé d’avoir incité le sous-préfet à ne pas reconnaître le chef de village choisi par les 9 Conseillers du village comme il se doit. Il voulait imposer son propre candidat. Ce qui a irrité les populations lesquelles ont décidé de se passer d’un chef. Et c’est le Maire qui faisait, dès lors office de Chef de village.
A cela s’ajoute la pénurie des carnets de famille dont la délivrance demeure un casse –tête.
Une assemblée Générale a réuni les habitants de Badinko derrière les rails le 22 Avril dernier. A.G au cours de laquelle, ils ont décidé de s’opposer à tout lotissement tant que leur chef de village légalement élu n’est pas reconnu par le sous préfet et le Préfet de Kita ; et tant qu’ils ne seront pas recensés et recasés ….Les contrevenants à ces mises engarde, menacent-ils, devraient marcher sur leurs corps.
Ils disent ne pas être opposés au lotissement en question, mais plutôt à la méthode. Et de rappeler que même le colon a respecté le principe d’impliquer la population à pareilles activités. Mais le sous préfet, en complicité avec l’honorable Drissa Nomoko et le maire intérimaire Baba Sissoko de Sébékoro, ne veut rien entendre.
A titre de rappel : c’est le Sous préfet Youssouf Morba qui a dissout le comité de gestion du CSCOM seulement après deux ans d’exercice sur un mandat de 5 ans pour placer à sa tête un de ses proches au motif que ce bureau a été illégalement mis en place.
Face à toutes ces vices et sévices graves du Sous préfet et de l’ex maire actuellement député à l’Assemblée nation Drissa Nomoko, la population victime n’entend pas reculer d’un pas. L’affrontement est inévitable.
Coulou
Quelques réactions
Soumaila Karembé habitant de Badinko
Je vis là dépuis 1984. Nous n’avons pas été informés de cette décision et nous ne sommes pas d’accord surtout à quelques mois de la saison pluvieuse. On veut nous imposer ce lotissement et ce sont les pauvres qui feront les frais avec, à la clé, beaucoup de sans abris. Car ce quartier situé derrière les rails est le plus peuplé et le plus démunis de Badinko… C’est de l’anarchie. L’on ne parvient pas à accéder aux carnets de famille.
Korotoumou Diallo, veuve
Suite au décès de mon mari en 2012, l’ancien maire Drissa Nomoko m’a extorquée 650.000FCFA. Il m’a fait savoir que le conseil communal a décidé de me déguerpir. Il m’a suggéré de payer la somme cette somme afin que je garde la maison construite par mon feu mari.
J’ai été obligé de chercher cette somme auprès de mes parents à Kita pour la lui remettre…
Pour l’établissement de mon carnet de famille, on a fait payer à une griotte la somme de 30.000 F CFA à la mairie au lieu de 500FCFA .Elle a été obligée de vendre des sacs de mil pour s’acquitter de ce montant.
Dièssa Souko Habitante
Faire le lotissement en cette période, c’est faire des sans abris en cette période pré hivernale. C’est pour pousser certains à abandonner le village.
Lassine Doumbia :
La priorité n’est pas d’abord le lotissement, mais surtout l’installation du chef de village, sa reconnaissance par les autorités administratives, l’accès au carnet de famille, le recensement des victimes…
C’est le Sous préfet Youssouf Morba qui m’a vendu ma parcelle le 23 Juin 2010 sur la quelle j’ai construit mon magasin, suivant décision N°008 SPS-SEB portant attribution de parcelle
C’est comme pour dire que le Sous-préfet et le maire se livrent tous les deux à des spéculations foncières à Badinko sans qu’on puisse placer mot.
Il est vrai que le mandat des maires a été prolongé de 6 mois, mais ils ne qu’ sont habilité à gérer les affaires courantes. Une telle décision qui prendra le maximum de temps possible entre-t-elle dans ce champ d’application ?
La Rédaction
SOURCE: La Sentinelle