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L’OTAN cherche à s’ancrer plus solidement en Afrique et au Moyen-Orient

Avec l’influence croissante de la Chine et de la Russie dans son voisinage méridional, l’OTAN envisage de développer et renforcer ses relations de sécurité avec les pays d’Afrique et du Moyen-Orient, mais elle est confrontée à une tâche ardue ainsi qu’à ses propres divisions internes.

« L’insécurité dans les régions voisines [de l’Alliance], en particulier au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au Sahel, a un impact direct sur la sécurité de tous les alliés », a expliqué un fonctionnaire de l’OTAN à Euractiv.

Pour limiter cet impact, l’OTAN a lancé « une réflexion globale et approfondie sur les menaces et les défis existants et émergents, ainsi que sur les possibilités d’engagement avec nos pays partenaires, les organisations internationales et les autres acteurs concernés dans la région », comme l’ont demandé les dirigeants de l’Alliance en juillet.

Sur l’impulsion du Portugal, l’OTAN va accorder plus d’attention à son flanc sud

Les États membres de l’OTAN ont accepté d’inclure dans les conclusions du sommet en Lituanie une proposition du Portugal qui appelle l’alliance à accorder une plus grande attention à son flanc sud, plus particulièrement à l’Afrique, a annoncé le Premier ministre portugais, António Costa.

Les membres situés aux frontières extérieures de l’OTAN, soutenus par les États-Unis, ont plaidé pour que l’Alliance élargisse son champ d’action au-delà de son flanc oriental afin de contrer les influences russes et chinoises.

« Naturellement, nous sommes tous concentrés sur notre flanc oriental, mais nous restons très attentifs aux développements sur notre flanc méridional », a expliqué un diplomate de l’OTAN à Euractiv.

L’Occident est conscient que la Russie renforce sa présence en Afrique et au Moyen-Orient, en particulier par le biais du groupe paramilitaire Wagner qui offre une protection privée, un entraînement des forces armées et diffuse de la désinformation, ont précisé trois diplomates à Euractiv.

La propagation des menaces terroristes et la vague de coups d’État au Niger, au Gabon et au Mali, les pressions migratoires sur l’Europe et l’influence croissante de la Chine en Afrique, identifiée comme un défi pour les alliés militaires occidentaux lors de leur sommet de Londres en 2019, sont également des motifs d’inquiétude, ont-ils déclaré.

Cependant, il ne sera pas facile d’établir de nouvelles relations ou d’améliorer les liens existants.

L’ouverture d’un bureau de liaison au Japon l’année dernière a été bloquée par la France et pourrait à nouveau se heurter au même obstacle. « L’OTAN, c’est l’Atlantique Nord. […] Les autorités japonaises nous ont dit elles-mêmes qu’elles n’étaient pas très enthousiastes à l’idée [d’ouvrir ce bureau] », avait déclaré une source de l’Élysée avant l’été.

L’UE doit offrir aux États africains une alternative sérieuse à la Russie et la Chine pour gagner la bataille des récits sur le continent. C’est ce qu’a déclaré la commissaire européenne aux Partenariats internationaux aux eurodéputés mardi.

Intensifier le dialogue

Selon trois diplomates de l’OTAN, pour relancer les relations, il faut commencer par intensifier le dialogue.

Cela pourrait se faire, par exemple, en invitant des représentants de ces pays ou de l’Union africaine à des réunions conjointes sur les menaces actuelles pour la sécurité et en établissant de meilleures relations au niveau des ministres ou des ambassadeurs, ont-ils expliqué.

Toutefois, l’un des diplomates a déclaré qu’un soutien concret ou tangible devrait faire partie du processus.

« Nous étudierons avec les autorités jordaniennes la possibilité de créer un bureau de liaison de l’OTAN à Amman » afin de se rapprocher du terrain et de développer les relations au Moyen-Orient, a déclaré le diplomate de l’OTAN.

En outre, de nombreux membres de l’alliance militaire occidentale estiment que le dialogue politique ne doit pas se limiter au voisinage méridional ou aux pays partenaires déjà identifiés.

Deux diplomates de l’OTAN affirment que le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et l’Indonésie pourraient être d’autres partenaires potentiels à l’avenir.

Actuellement, l’Alliance met en œuvre des initiatives de renforcement des capacités de défense pour l’Irak, la Jordanie, la Mauritanie et la Tunisie. Il pourrait toutefois être difficile de tenir la promesse d’un système de sécurité entièrement réformé alors que ces pays sont confrontés à de nombreux autres défis économiques, sécuritaires et politiques.

De plus, « un financement supplémentaire est également inévitable si nous voulons des partenariats plus ambitieux », a souligné le diplomate de l’OTAN.

« Les partenariats de l’OTAN sont importants et contribuent à la sécurité et à la stabilité à l’intérieur et à l’extérieur de l’Alliance », ont-ils également indiqué à Euractiv.

euractiv.fr/

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