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Loi de programmation relative à la sécurité intérieure : UN OUTIL POUR RELEVER LES DÉFIS SÉCURITAIRES

En 2013, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, accédait au pouvoir dans un contexte très peu favorable. Le pays, alors miné par une crise multidimensionnelle, avait perdu ses ressorts : l’outil de défense était presque inexistant, celui de la sécurité intérieure était handicapé par des dysfonctionnements et insuffisances liés notamment au manque de personnel, d’équipements et d’infrastructures adaptés.

Face à ces difficultés et afin de concrétiser sa volonté de doter le Mali d’un outil de sécurité intérieure capable de relever les défis sécuritaires et de protection civile du moment, le président Ibrahim Boubacar Keita a initié, en 2017, la Loi de programmation relative à la sécurité intérieure (LPSI). Cette loi met en œuvre un immense plan d’investissement pour la sécurité et la protection civile d’un montant de 446 milliards de FCFA sur la période 2017-2021. Ce montant est réparti comme suit : 221,4 milliards de F cfa pour le personnel ; 65,032 milliards de F cfa pour le fonctionnement et 159, 9 milliards de F cfa pour l’investissement.
A peine amorcée sa mise en œuvre, la Loi de programmation relative à la sécurité intérieure a déjà permis, notamment l’amélioration du cadre de vie et de travail des forces de sécurité et de protection civile (revalorisation salariale, formation continue, 15.000 nouveaux recrutements, l’indemnité compensatrice de logement…) ; l’amélioration des capacités opérationnelles (acquisition de véhicules de transport de troupes etc) ; la construction de centres d’entrainement, de tirs et de maintenance des équipements. S’y ajoutent l’acquisition d’équipements de transmissions et d’équipements spécifiques pour les forces de sécurité, notamment pour la Protection civile, la Garde nationale et la Gendarmerie nationale ; l’amélioration des unités opérationnelles de soutien logistique et l’appui à la mobilité et contre-mobilité.
Plus concrètement, la LPSI prévoit le recrutement de 2.280 policiers à l’horizon 2021. Le nombre de commissariats de police, qui était de 48 en 2017, sera porté à 68 en 2021 pour permettre un meilleur maillage du territoire national. Ainsi, 10 postes de sécurité et 2 postes de police de frontières, 5 brigades (4 nautiques et une canine), 2 compagnies de circulation routière et 2 services de santé et des affaires sociales seront créés.
En outre, cet ambitieux texte prévoit la construction et l’équipement de 4 directions régionales, dont 3 pour les renseignements généraux, et de 21 groupements d’intervention et de sécurité.
S’agissant des équipements de transport, la LPSI prévoit de doter la police de 274 nouveaux véhicules, de 334 motos d’escorte pour la circulation routière et les postes de sécurité, de 125 motos d’escorte, de 46 motos CCR (Compagnie de circulation routière) et de 163 motos pour les postes de sécurité. S’y ajoutent 1.231 moyens de communication individuels et des équipements d’interconnexion, y compris pour les véhicules ainsi que 4.614 équipements nautiques.
La protection civile, qui disposait de 41 engins spécialisés et non spécialisés, sera dotée de 162 nouveaux moyens spécialisés à l’horizon 2021. Elle disposera également de 324 équipements de transmission contre 62, avant l’adoption de la LPSI et de 93. 803 équipements spécifiques. De même, le texte majeur permettra à la Protection civile d’atteindre, en 2021, un effectif de 3.753 éléments, tous corps confondus, soit une évolution de 127%. Sur la même période, 2.100 sapeurs-pompiers seront recrutés. La loi prévoit, en outre, de réaliser au total de 37 nouvelles infrastructures d’ici 2021 pour accueillir notamment des directions régionales, des groupements et compagnies de sapeurs-pompiers, des infirmeries, des centres de secours routiers et fluviaux.
Par ailleurs, la LPSI prendra en charge la formation continue et la spécialisation de 4.540 agents de la gendarmerie nationale qui a déjà été dotée en pistolets automatiques (PA), pistolets mitrailleurs (PM) au profit des unités spécialisées, fusils à lunette et de caisses de munitions en stock. La gendarmerie nationale sera également équipée de 347 véhicules, dont 320 véhicules 4×4, 4 véhicules blindés, 6 véhicules anti-émeute avec canon à eau, 4 camions citernes, 3 cars de 60 places, de 40 motos et de 10 équipements nautiques. Dans le même élan, 32 nouvelles infrastructures seront construites pour des brigades, escadrons, groupements et stands de tir.
Pour la Garde nationale, la LPSI prendra en charge la formation continue et la spécialisation de 9.895 éléments. Les unités spécialisées de la Garde nationale ne seront pas en marge quant à la dotation en PA, PM et armements. Les besoins en munitions sont également pris en compte et la liste des actions à réaliser est bien loin d’être exhaustive.
Cerise sur le gâteau, un axe majeur de la réforme et de la reconstruction des forces de sécurité et de protection civile a trait à la mise en place de la force spéciale antiterroriste (FORSAT). Cette force, mise en place depuis 2016, est une troupe d’élite, très bien formée, mobilisable rapidement sur des terrains à haut risque terroriste comme en juin 2017 lors de l’attaque du campement de Kangaba en périphérie de Bamako.

Bembablin DOUMBIA

L’Essor

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