C’est ce qu’entendent relever le gouvernement malien qui s’efforce tant soit peu de parvenir à une maîtrise des dépenses. Cela se traduit parfois par des réductions de budget qui peuvent être constatées dans certains départements par rapport à 2018. En fait, l’on a procédé à des coupes sur les dotations budgétaires de la grande majorité des ministères, comparativement à l’année précédente.
A l’analyse des rapports sur les dotations allouées aux programmes des ministères et des Instituions de la République, on constate de nombreux cas de régression. Fait notable : la grande majorité des ministères ont subi des coupes sur leurs dotations budgétaires, comparativement à l’année précédente. Seulement quelques uns, dont les départements en charge de la Défense, de la Sécurité, de la Culture ou encore de l’Administration territoriale ont vu leurs crédits augmenter légèrement. En tout cas, ce budget en mode programme s’est efforcé de prendre en charge l’essentiel des priorités de chaque ministère. Il consolidera ainsi les acquis du Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREDD 2016-2018).
L’on soutient que cette loi de finances 2019 permettra au gouvernement de réaliser la convergence du déficit budgétaire vers la norme de 3% du PIB établie par l’UEMOA à l’horizon 2019. C’est d’ailleurs cet effort de réduction du déficit qui a entrainé une maîtrise des dépenses, se traduisant parfois par des réductions de budget qui peuvent être constatées dans certains départements par rapport à 2018.
Ainsi, de 300,713 milliards FCFA en 2018, le budget du ministère de l’Education nationale a régressé de 4,50%: 287,175 milliards en 2019. Le département de l’Habitat et de l’Urbanisme a 12,274 milliards FCFA, contre 18,760 milliards en 2018, soit une diminution de 6,486 milliards. Le ministère de l’Innovation et de la Recherche scientifique a 20,780 milliards FCFA, contre une dotation qui se chiffrait à 40,519 milliards en 2018.
Quant au département en charge de l’Economie numérique et de la Communication, son budget s’élève à 11,12 milliards FCFA, contre une dotation révisée de 19,866 milliards en 2018, soit un taux de diminution de 10,96%. Ce budget est reparti entre différents programmes : administration générale composée du cabinet et de la DFM (1,090 milliards), média et communication publique composé de l’ORTM, l’AMAP et l’ANCD (7,663 milliards) et la poste et nouvelles technologie composé de l’AGETIC et de la Poste (2,663 milliards). La commission des nouvelles technologies de l’information a notamment recommandé au gouvernement de relever les budgets des départements de la Culture et de l’Economie numérique et de la Communication à au moins 1% du budget national.
Les dotations du secteur du Développement rural sont aussi légèrement en baisse : 208,444 milliards FCFA, contre 213, 680 milliards en 2018. Plusieurs autres départements sont concernés. Les coupes budgétaires atteignent 56% pour la Santé et de l’Hygiène publique, 42% pour la Promotion de la Femmes, de l’Enfant et de la Famille et 20% pour la Solidarité et l’Action humanitaire.
Mahamane Maïga
Lejecom