«Je crois de toute façon qu’il serait temps de sortir de l’état d’esprit chasser la France et travailler» ! Ainsi réagissait une interlocutrice lors de nos échanges sur la Convention fiscale que la France a signé avec ses ex-colonies et certains pays pour éviter (dans la mesure du possible) les doubles impositions et établir des règles d’assistance réciproque en matière d’impôts sur le revenu, d’impôts sur les successions, de droits d’enregistrement et de droits de timbre…
Son constat est que, ces dernières années, les autorités maliennes ont trop placé la communication à travers les réseaux sociaux avant les actes concrets et réfléchis. Et de déplorer l’absence de stratégie en matière de communication. «Qui conseille le pouvoir en place en matière de communication ?», nous a-t-elle interrogé. On comprend son inquiétude car, malheureusement, les autorités actuelles ont étouffé les médias et piétiné la communication au profit de la propagande des réseaux sociaux et des vidéastes.
De nos jours, la qualité de la communication institutionnelle laisse à désirer. Ce qui fait qu’elle a le plus souvent tendance à en rajouter à la confusion contribuant du coup à la désinstruction nationale et développant une certaine forme de simplicité d’esprit en l’absence de débats de qualité. Elles ont désacralisé le journalisme qui n’est plus (dans notre pays) ce métier dont la bonne gestion permet de donner une qualité à l’information communiquée. Dur dur d’être journaliste ou communicateur dans ce pays !
Cette situation nous amène à mettre en évidence la nécessité de bien cerner et bien maîtriser la communication en période de crise. Selon les spécialistes, la communication de crise est l’un des domaines de la communication institutionnelle et qui comprend aussi la communication interne, la communication externe, les relations publiques, les relations presse et la publicité. Prendre la parole, au bon moment, dans un communiqué officiel ou bien sur ses réseaux sociaux afin d’exposer de manière transparente les faits liés à l’évolution d’une situation, d’une crise… Rester joignable durant tout le temps de la crise et le faire savoir (téléphone, email, réseaux sociaux, formulaires de contact…) sont importants en la matière.
Se renfermer sur soi n’étant pas la solution, il devient essentiel de communiquer efficacement pour couper court aux rumeurs, à l’intox. Pour ce faire, la communication doit respecter un principe axé sur trois phases, notamment l’émotion, la polémique et la relationnelle. Malheureusement, de nos jours et dans notre pays, la communication institutionnelle est noyée dans la vague déferlante de la propagande portée par les réseaux sociaux. Ne répondant à aucune stratégie ou à un quelconque plan, cela nuit énormément à l’objectif visé.
Il est vrai que les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés comme des outils efficaces de communication pour informer la presse et éclairer l’opinion. Mais, n’oublions pas aussi que les médias sociaux sont menés voire manipulés par des individus qui n’ont d’autre but que de soigner leurs images et ternir celles des autres… S’ils ne sont pas tout simplement utilisés comme sources de revenus… au service des causes pas toujours nobles.
Il est aujourd’hui urgent d’intégrer la communication dans la stratégie de refondation de l’Etat ! Si cette volonté de refondation est réelle, elle ne saurait longtemps s’accommoder de la propagande qui incarne un manque de vision, d’idées, de projets… pour relever les défis et traduire les aspirations du peuple en réalité palpable !
Moussa Bolly
Le Matin