En vue de magnifier les chefs-d’œuvre de quelques écrivains maliens disparus, deux organisations du monde littéraire malien ont accordé leur violon pour rendre un vibrant hommage à Ousmane Thiény Konaté, Yaya Sankaré et Dr Drissa Diakité. Des écrivains qui ont marqué leur parcours à travers leur combat pour le rayonnement de la littérature malienne, mais dont la plupart restent peu connus par la jeune génération.
Ousmane Thiény Konaté
Écrivain et éditorialiste malien, né en 1953 à Kita où il effectuera ses études primaires avant de poursuivre le secondaire et le supérieur à Bamako. De l’École Normale supérieure (ENSUP), il sort diplômer en lettres modernes.
Initié à l’écriture par son frère, l’écrivain Moussa Konaté, Ousmane Thiény Konaté est resté au service de la littérature jusqu’à son dernier souffle. Il était le président de l’Union des écrivains du Mali (UEM). Parmi ces œuvres, il faut retenir « Le linge sale se lave au cimetière », et « Allers simples pour Ségou ». Des œuvres qui lui ont valu le prix de la meilleure nouvelle en langue française du centre culturel français de Bamako.
Yaya Sankaré
Natif de Konso, dans la région de Mopti, Yaya Sankaré décroche son diplôme d’Études fondamentales en 1972 et se rend ensuite au Lycée Franco-arabe de Tombouctou (CFAT) où il sort avec un Baccalauréat de Philosophie et Langues. Il fréquente ensuite l’École Normale Supérieure de Bamako (ENSUP).
Amoureux des belles lettres, Yaya Sankaré est entre autres l’auteur de Le talon et le serpent (théâtre). L’enfant adoptif (théâtre) qui a été présenté au 12e du concours du Prix ACCT de la littérature africaine en 1994. Parmi ces œuvres, il faut citer aussi Hôtes de marques (Récit), qui a également obtenu le 1er Prix de la littérature africaine pour enfant.
Dr Drissa Diakité
Produit de la Sorbonne (Université de Paris1), cet écrivain malien a enseigné à l’École normale supérieure de Bamako de 1982 à 1996. Il a beaucoup écrit sur l’histoire des sociétés africaines. Il est notamment l’auteur de Kuyatè la force du serment, aux origines du griot mandingue, mais au du Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy. Un ouvrage auquel il a participé aux côtés d’Adam Ba Konaré. Pour son ouvrage Le Mansaya et la société mandingue, il est lauréat du prix lauréat du prix Moussa Sow de la rentrée littéraire du Mali, en 2002.
Rendre plus vivantes leurs œuvres
« Ces hommages sont rendus pour reconnaître les combats menés par ces écrivains dans la littérature malienne », indique Modibo Ibrahima Kanfo, président du JELMA. Cet évènement qui se veut désormais une tradition permettra de pérenniser le mérite des écrivains maliens disparus à travers la promotion de leurs œuvres auprès de la jeune génération.
Urbain Dembélé, ancien président de l’Union des Écrivains du Mali (UEM), a salué cette initiative de ces jeunes écrivains d’instituer un cadre de promotion des écrivains disparus. Selon lui, cette cérémonie rend plus vivantes les œuvres des illustres disparus. C’est une marque de reconnaissance obligatoire, surtout au regard de leurs contributions sur le plan littéraire et celui du développement du Mali et de l’Afrique, a-t-il expliqué.
C’est partant du constant que de nombreux écrivains sont laissés dans des oubliettes après leur disparition que ces organisations de jeunes écrivains ont eu l’idée d’instituer une Journée dédiée à ces « baobabs » de la littérature malienne.
Abdramane Coulibaly