Le Club des lecteurs « Jeunesse malienne en marche » (JMAMA) a organisé samedi un exposé sur le roman « Les désillusions de Bouba » de notre confrère Bréhima Touré. La rencontre littéraire a eu lieu à la Bibliothèque nationale en présence du président club, Modibo Touré, de l’auteur du roman et de nombreux étudiants.
Créée en 2015 afin de promouvoir la lecture, les livres maliens ainsi que leurs auteurs, le Club des lecteurs entend aussi offrir à ses adhérents, des opportunités de rencontre, des espaces d’échange et de concertation leur permettant de renforcer leurs capacités en art oratoire à travers la prise de parole en public.
Ainsi, le dernier samedi de chaque mois, un des membres du club fait un exposé sur un livre, si possible en présence de l’auteur de l’ouvrage. Le samedi 26 mars, c’était le tour de Modibo Kanfo, étudiant en licence de « Lettres modernes » à la Faculté des lettres, des langues et des sciences du langage (FLLSL), de présenter le roman « Les désillusions de Bouba ». Modibo Kanfo a justifié ce choix par le « Prix Massa Makan Diabaté » de la Rentrée littéraire 2016 remporté par l’ouvrage paru en septembre 2015.
Plongeant dans le roman, Modibo Kanfo note que Bouba, le personnage principal, est un étudiant que le hasard d’un banal accident de la circulation, plonge dans un engrenage qui l’expédie dans «les méandres pervers de la société qu’il découvre au rythme des saisons de sa vie». C’est à travers le «regard juvénile et faussement naïf» de cet étudiant, que l’auteur nous fait découvrir «le portrait d’une société qui semble avoir tourné le dos aux valeurs d’honnêteté, au sens de l’intérêt général, au risque de sombrer dans ses propres turpitudes».
Au fil de sa lecture, l’étudiant en lettres modernes distingue les thèmes de la corruption, de l’injustice, de la vengeance, de l’abus du pouvoir, de la violence. Pour Modibo Kanfo, l’auteur dénonce également l’infidélité, la trahison, les règlements de comptes et surtout l’impunité absolue qui a favorisé l’enrichissement illicite, le trafic de drogue, la rébellion, le coup d’Etat de mars 2012.
Au cours des débats, les étudiants ont posé de nombreuses questions à l’auteur. Qu’est-ce qui vous à amener à écrire ce roman ? Quels sont les styles utilisés dans votre livre ? Sous quel régime vivons-nous présentement ? Comment faire pour trouver une solution à la perte des valeurs morales ?
L’auteur a expliqué que son livre s’inscrit dans le cadre de la recherche des causes profondes de l’effondrement de notre pays. « Les événements de 2012 ont provoqué chez la plupart des Maliens une sorte de désillusion. D’une démocratie célébrée à travers le monde, le Mali est passé tout prêt du statut d’un Etat failli. La presse a même commencé à parler de somalisation. Nous sommes passés du modèle au contre-modèle », a constaté l’auteur qui estime que le pays ne devrait pas faire l’économie d’une réflexion pour identifier les vraies causes de sa chute.
Pour l’auteur du roman « Les désillusions de Bouba », le Mali est dirigé par un régime démocratique. « Un président été démocratiquement élu à travers des élections libres, transparentes et crédibles sous les yeux de la communauté internationale. Nous vivons sous un régime démocratique même si certains citoyens ne sont pas satisfaits de la gestion du pouvoir », a-t-il précisé.
Bréhima Touré a encouragé les membres du Club des lecteurs à persévérer dans cette initiative qui permet de découvrir des livres et d’ouvrir le débat sur les problèmes de la société. Pour lui, le livre a besoin d’espaces de promotion de ce genre pour donner le goût de la lecture aux jeunes. Il a exhorté les étudiants à s’intéresser à la lecture car le savoir se trouve dans les livres.
S. TANGARA
Le roman « Les désillusions de Bouba » est en vente à la librairie Toguna à Niamakoro Cité Unicef près de la BNDA au prix de 7500 Fcfa.

Source : L’Essor